Natixis (+2,70% à 5,10 euros) conserve ses gains au sein d'un marché parisien qui se tasse, grâce à des résultats trimestriels et une solvabilité meilleurs que prévu. Sur les trois premiers mois de l’année, la filiale cotée du groupe BPCE a généré un bénéfice net part du groupe de 764 millions d’euros contre 260 millions d’euros, un an plus tôt. Il a été gonflé par la plus-value de 586 millions d’euros réalisée sur la cession d'activités de banque de détail à sa maison-mère.

Les analystes ayant surestimé le taux d'imposition de la banque, le bénéfice net a largement dépassé le consensus Infront Data pour Reuters s'élevant à 701 millions d'euros.

Mais même corrigé des éléments exceptionnels, le bénéfice imposable a surpassé les attentes de 6% en ressortant à 382 millions d'euros, selon les estimations des analystes.

Le produit net bancaire a pour sa part reculé de 3% à 2,132 milliards d'euros, dont 1,9 milliard d'euros (-7%) pour celui des métiers. Leur repli est de 10% à taux de change constants et éléments exceptionnels.

Parmi les différents métiers du groupe, un seul a déçu : la banque de financement et d'investissement, dont le bénéfice imposable a chuté de 44% à 201 millions d'euros (consensus de 222 millions d'euros).

Sa performance a été lestée par le courtage sur les Taux, crédit, changes et matières premières, qui a connu un décrochage de 34% des revenus à 251 millions d'euros, soit 10% en dessous des attentes. En revanche, le courtage actions a surpris favorablement malgré un repli de 13% à 125 millions d'euros. En moyenne, les banques américaines ont connu respectivement un recul de 10% et de 21% de leur activité pour ces spécialités.

Comme point positif de cette publication, plusieurs analystes pointent du doigt un encours en gestion d'actifs plus élevé que prévu : 855 milliards d'euros contre un consensus de 832 milliards d'euros. Natixis a collecté 1 milliard d'euros en ligne avec les attentes tandis qu'Amundi a enregistré des flux sortants et Axa IM une collecte nulle.

Ils apprécient aussi l'annonce d'environ 50 millions d'euros d'économies additionnelles à la suite de la cession des activités de banque de détail. Elles viennent s'ajouter à l'objectif d'environ 250 millions d'euros déjà fixé d'ici 2020. Ceteris Paribus, cette baisse des coûts permettrait une hausse de 2% des profits, calcule Morgan Stanley.

A l'occasion de cette publication, Natixis a annoncé que son activité Assurances reprendra les nouveaux contrats non vie des clients particuliers des réseaux Banques Populaires en complément de ceux des Caisses d'Epargne à partir de 2020, dans le cadre du partenariat renouvelé entre le Groupe BPCE et Covéa.

Ultime bonne surprise de cette publication, Natixis a terminé le trimestre avec un ratio de fonds propres durs pro forma de 11,3%, dépassant la prévision moyenne des analystes de 11%.

Lors de la conférence de presse avec les analystes, la direction a indiqué qu'il restait 600 millions d'euros dans l'enveloppe consacrée aux fusions et acquisitions, principalement destinés à des investissements dans la gestion d'actifs et de fortune, rapporte Jefferies. Si une opportunité de taille plus importante se présentait, le groupe fera appel à ses actionnaires, et en cas d’absences d'opportunités en fusions-acquisitions, l'argent sera retourné aux actionnaires.