Paris (awp/afp) - Le marché automobile français, stimulé par des mesures de soutien du gouvernement, s'est redressé en juin, progressant de 1,2% sur un an, après des mois de chute libre liée à la crise sanitaire, ont annoncé mercredi les constructeurs.

Le groupe Renault (avec Dacia et Alpine) a profité du rebond (+6,5%), tandis que PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel) a vu ses livraisons continuer de baisser (-9,1%) par rapport à juin 2019, d'après les chiffres publiés par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Le commerce automobile, mis à l'arrêt durant le confinement du 17 mars au 11 mai, s'était effondré au printemps : chute des immatriculations de voitures particulières neuves de 72% en mars, de 88,8% en avril, puis encore de 50,3% en mai.

Quelque 233.818 nouveaux véhicules ont été mis sur les routes de France le mois dernier.

Le déconfinement a logiquement marqué une embellie, renforcée par le plan de soutien à l'automobile annoncé fin mai par le président Emmanuel Macron.

Le marché a été dopé par le renforcement du bonus écologique pour les véhicules électriques ainsi que par la nouvelle prime à la casse qui subventionne l'achat de véhicules récents (neufs ou d'occasion) en échange de la mise au rebut d'un véhicule ancien.

Toutefois, le mois de juin comptait deux jours ouvrés de plus que juin 2019. Corrigé de cet effet calendaire, le marché resterait en légère baisse sur un an.

En cumul sur le premier semestre, le marché automobile français s'affiche en chute de 38,6% à 715.802 voitures neuves. Les professionnels prévoient une baisse de 20% à 30% sur l'ensemble de l'année 2020, le retard accumulé ne pouvant plus être rattrapé.

Hausse des électriques et hybrides

"On a une bonne reprise" au mois de juin, "dans l'ensemble c'est positif", s'est réjoui auprès de l'AFP François Roudier, porte-parole du CCFA, constatant "une hausse des ventes d'électriques et d'hybrides", des véhicules moins polluants encouragés par les pouvoirs publics.

"Les véhicules qui se sont le mieux vendus sont plutôt des véhicules d'entrée de gamme", a-t-il toutefois souligné, un effet probable de la prime à la casse qui touche une clientèle moins solvable.

"Ce sont essentiellement les ventes aux particuliers qui ont porté le marché" tandis que certains canaux comme les ventes aux loueurs de courte durée sont "faibles voire inexistants", a expliqué M. Roudier.

Il a estimé qu'il fallait être prudent sur les comparaisons entre constructeurs: "PSA avait très bien performé en juin 2019 et Renault un peu moins", d'où une base de comparaison plus favorable au groupe au losange.

Derrière les deux constructeurs français, Volkswagen a enregistré une chute de 7,7%. Le groupe allemand, premier importateur en France, a été plombé par les performances des marques Volkswagen (-14,1%) et Audi (-11%), tandis que sa marque plus accessible Skoda a bondi de 20,1%.

Le japonais Toyota a profité de l'engouement pour sa gamme de véhicules hybrides (+16,7%), tout comme le coréen Hyundai (+27,3%) qui bénéficie en outre d'une offre électrique plus vaste que la concurrence. Ford (+24,9%) est aussi parmi les gagnants du mois.

Les spécialistes allemands du haut de gamme BMW, y compris Mini, (+37,5%) et Mercedes (+43,9%) ont particulièrement brillé.

Parmi les perdants, Fiat Chrysler (FCA), en cours de fusion avec PSA, n'a absolument pas profité du rebond. Le groupe américano-italien (avec ses marques Fiat, Jeep et Alfa Romeo) a encore chuté de 39,7% en juin.

Nissan, le partenaire japonais de Renault, a également souffert (-3%).

afp/lk