(Actualisation: réaction en Bourse, commentaires d'analystes, précisions sur les marges d'Opel, déclarations de Carlos Tavares sur la Chine)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action du constructeur automobile PSA (UG.FR) bondit mardi matin à la Bourse de Paris, portée par la publication de résultats records pour le premier semestre, grâce à l'amélioration des performances de l'ensemble des activités du groupe et notamment au retour d'Opel aux bénéfices.

Vers 11h30, l'action Peugeot s'adjugeait 11,3% à 22,74 euros. De nombreux bureaux d'études ont souligné la qualité de la performance du groupe, Oddo BHF qualifiant les résultats "d'exceptionnels" tandis que Jefferies les décrit comme étant "impressionnants", saluant au passage le redressement d'Opel.

Des marges dignes des marques premium allemandes

Au premier semestre, le résultat net part du groupe de l'industriel s'est inscrit à 1,48 milliard d'euros, contre 1,26 milliard d'euros pour la période correspondante de 2017. Dans le même temps, le chiffre d'affaires est passé de 29,17 milliards à 38,59 milliards d'euros. Selon un consensus réalisé par FactSet, les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 1,15 milliard d'euros et sur un chiffre d'affaires de 38,37 milliards d'euros.

Le résultat opérationnel courant du groupe dirigé par Carlos Tavares s'est élevé au niveau record de 3,02 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 48,1% sur un an, ce qui correspond à une marge globale de 7,8%.

Par division, le résultat opérationnel courant de la branche automobile historique, composée des marques Peugeot, Citroën et DS, a crû de 29,9% sur la période, à 1,87 milliard d'euros. La marge opérationnelle courante de la branche a atteint 8,5%, en amélioration par rapport aux 7,3% du premier semestre 2017, en dépit de la hausse du coût des matières premières et de l'impact négatif des taux de change. Cette progression a été permise par l'augmentation des ventes, un mix produit favorable notamment sur le segment des SUV, dont Peugeot occupe la première place en Europe, et la poursuite de la baisse des coûts, a précisé le groupe.

Un tel niveau de marges sur les activités historiques de PSA laisse pantois les analystes d'Evercore ISI : "qui aurait crû qu'un constructeur français puisse publier une marge similaire à celles des marques allemandes premium ?", s'interrogent-ils dans une note.

Opel renaît de ses cendres

Le pôle composé d'Opel et de sa marque soeur britannique Vauxhall a pour la première fois depuis de nombreuses années généré un profit opérationnel, de 502 millions d'euros sur le semestre, ce qui traduit une marge de 5%, alors que le plan stratégique "PACE!", dédié à Opel Vauxhall, prévoit d'arriver à 2% à l'horizon 2020. Seulement un an à peine après son rachat à GeneralMotors, Opel Vauxhall "renaît de ses cendres", soulignent les analystes d'Evercore ISI.

Le résultat opérationnel courant de Banque PSA Finance a par ailleurs grimpé de 63,5% à 510 millions d'euros, tandis que celui de Faurecia a progressé de 10,1% à 642 millions d'euros.

Le free cash-flow généré par l'ensemble des activités industrielles et commerciales s'est établi à 2,57 millions d'euros et le free cash-flow opérationnel a atteint 3,19 milliards d'euros, dont 1,16 milliard d'euros pour Opel Vauxhall. "Le redressement d'Opel est clairement en cours, même si l'entreprise doit encore améliorer sa performance", a souligné le directeur financier, Jean-Baptiste de Chatillon, au cours d'une conférence téléphonique.

Des efforts à poursuivre en Chine

A la mi-juillet, PSA avait annoncé avoir vendu 2,18 millions de véhicules au premier semestre, un nombre en hausse de 38,1% sur un an, gonflé par les ventes d'Opel et Vauxhall que le constructeur automobile intègre depuis août 2017. Sur le seul périmètre de ses marques historiques - Peugeot, Citroën et DS - PSA a affiché une croissance plus limitée, de 1,9% par rapport aux six premiers mois de 2017.

Pour le reste de l'année, le groupe a confirmé les perspectives de marché communiquées en mars, à savoir un marché automobile stable en Europe, en hausse de 4% en Amérique latine, de 10% en Russie et de 2% en Chine.

Lors d'une conférence avec les analystes, le président du directoire, Carlos Tavares, a affirmé vouloir poursuivre ses efforts dans ce dernier pays, où le groupe commence timidement à enregistrer une éclaircie de ses ventes. "Nous avons eu quelques résultats positifs mais nous ne contrôlons pas encore tout ce qui est nécessaire pour pouvoir avancer", a-t-il indiqué. Carlos Tavares compte notamment améliorer le réseau de concessionnaires et "l'image de marque" du groupe "pour créer de la valeur auprès du consommateur chinois". "Nous n'allons pas baisser les bras", a-t-il insisté, ajoutant qu'à un moment, les efforts du groupe "produiront des résultats".

PSA a également rappelé les objectifs de son plan 'Push to Pass' : une croissance du chiffre d'affaires, hors Opel, de 10% entre 2015 et 2018, puis de 15% supplémentaires d'ici à 2021, et une marge opérationnelle courante moyenne hors Opel supérieure à 4,5% pour la division automobile sur la période 2016-2018, puis supérieure à 6% en 2021. Lors d'une conférence téléphonique, Jean-Baptiste de Chatillon et son successeur à compter du 1er août, Philippe de Rovira, ont souligné que ces objectifs étaient susceptibles d'être mis à jour début 2019.

-Guillaume Bayre et Julien Marion, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 93 ; gbayre@agefi.fr ed: VLV

(Eric Chalmet a contribué à cet article)

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