"Suite aux récentes informations presse sur le possible rapprochement de Groupe PSA et FCA Group, Groupe PSA confirme que des discussions sont en cours en vue de créer l'un des principaux groupes automobiles mondiaux". Le communiqué diffusé par Peugeot ce matin est sobre, aussi sobre de celui de FCA. Personne n'est vraiment surpris de l'existence de ces tractations. Depuis l'échec du mariage entre Fiat Chrysler et Renault il y a quelques semaines, le nom de PSA revenait avec insistance dans les discussions.

"Le retard accumulé par Fiat Chrysler dans certains développements, principalement le véhicule électrique, rendait une évolution stratégique nécessaire pour le Turinois", assure un bon connaisseur du dossier. Philippe Houchois, l'analyste en charge de l'automobile chez Jefferies, abonde dans cette direction : Fiat Chrysler a des problèmes avec le CO2 et PSA avec sa diversification géographique. Pour le spécialiste, un mariage répondrait à ces deux logiques, d'autant que les conséquences antitrust seraient gérables, cantonnées à la France, à l'Italie et aux utilitaires légers. Les deux groupes se complèteraient bien en Amérique Latine, estime Houchois, et pourraient améliorer leur sort en Chine. L'opération ouvrirait aussi les portes des Etats-Unis à PSA, qui rêve d'y revenir.

Le parcours des titres Peugeot, Renault et Fiat Chrysler sur deux ans, avec l'indice Stoxx Europe 600
Le parcours des titres Peugeot, Renault et Fiat Chrysler sur deux ans, avec l'indice Stoxx Europe 600

Egalité, Fraternité

Au niveau capitalistique, les dernières rumeurs laissaient penser que PSA aurait le leadership, grâce notamment à une situation financière et industrielle plus reluisante et à une capitalisation supérieure. Les poids boursiers actuels donneraient 56% de la nouvelle entité au Français et 44% à l'Italien. Mais "il existe plusieurs moyens pour ajuster la parité", rappelle Philippe Houchois, s'il fallait par exemple vendre une "fusion entre égaux" – de la poudre aux yeux, on le sait – au niveau politique. Par des dividendes exceptionnels par exemple, voire en coupant les ponts avec Faurecia.

Après Renault Fiat Chrysler, c'est donc Peugeot Fiat Chrysler qui tient la corde dans l'automobile. Le marché salue d'ailleurs l'annonce, puisque PSA et Fiat s'adjugent autour de 8% en matinée en bourse. Renault déprime en baisse de 4% dans le même temps.