Le numéro un mondial des produits de grande consommation a pourtant inscrit une charge pour dépréciation de 8 milliards de dollars (7,2 milliards d'euros) sur Gillette, première marque au monde pour les articles de rasage.

Cette activité, l'une des plus internationales du groupe, qui l'a acquise pour 57 milliards de dollars en 2005, souffre essentiellement de fluctuations de taux de changes, d'une concurrence accrue depuis trois ans et de la mode de la barbe dans les pays développés.

"La valeur comptable initiale de Gillette a été établie il y a près de 14 ans en 2005 (...) De nouveaux concurrents sont arrivés avec des prix inférieurs à la moyenne des catégories de produits", a dit le directeur financier de P&G, Jon Moeller, lors d'une conférence téléphonique.

En raison de cette dépréciation, P&G a publié une perte nette de 5,24 milliards de dollars, soit 2,12 dollars par action, pour la période avril-juin, quatrième trimestre de son exercice 2019.

Hors exceptionnels, le groupe américain a réalisé un bénéfice par action de 1,10 dollar, cinq cents de plus que le consensus des analystes, sur un chiffre d'affaires en hausse de 3,6% à 17,09 milliards de dollars (consensus: $16,86 milliards).

Comme les autres groupes de grande consommation, P&G a relevé les prix de nombreux produits face à la hausse des coûts de transports et des prix des matières premières. Cet effet prix a contribué à hauteur de trois points de pourcentage à sa croissance organique.

"P&G a dépassé les attentes même les plus optimistes", a commenté Bonnie Herzog, analyste de Wells Fargo, selon laquelle cette croissance organique de 7% est la plus forte depuis 13 ans pour P&G.

L'action prenait près de 4% à plus de 120 dollars dans les premiers échanges à Wall Street, évoluant à des niveaux record.

(Soundarya J à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Procter & Gamble Company, Wells Fargo & Company