L'A110 de nouvelle génération, dont l'ancêtre fut championne du monde des rallyes en 1973, reviendra la saison prochaine sur des spéciales avec un modèle destiné à la compétition clients qui sera présenté en septembre.

"Nous essayons toujours de créer le lien entre les voitures de route et la compétition, avec l'ADN propre d'Alpine", a déclaré à Reuters Régis Fricotté, directeur commercial de la marque. "Les succès doivent reposer sur les mêmes recettes que pour la voiture de série, à savoir la légèreté, l'agilité et la compacité."

Fabriquée à Dieppe (Seine-Maritime), la berlinette s'est écoulée à 2.091 exemplaires en 2018, sa première année pleine de commercialisation, et ses ventes devraient dépasser les 4.000 unités cette année. Le petit bolide, dont le tarif débute maintenant à 56.000 euros, a été devancé in-extremis par Jaguar pour le titre de voiture de l'année 2019.

Avant même l'arrivée du modèle de série, Alpine était revenue dans les courses d'endurance dès 2013, gagnant les 24 Heures du Mans en 2016 et 2018 dans la catégorie LMP2. Elle a élargi l'an dernier sa présence à des courses de Cup et de GT4, cette fois avec des voitures quasiment de série et non plus avec un prototype comme sur le circuit sarthois.

Le retour en rallye, toujours avec des véhicules préparés en partenariat avec Signatech, sera cantonné dans un premier temps à des courses amateur sur asphalte, loin du parcours professionnel et ultratechnique du WRC.

Alpine poursuivra parallèlement ses autres compétitions, notamment au Mans où la marque sera sur la ligne de départ le 15 juin prochain ainsi que pour l'édition 2020.

La nouvelle marque gère avec précaution ses apparitions publiques, à la fois pour des raisons budgétaires mais aussi d'identité face à une concurrence très installée. Alpine veut ainsi cultiver l'image d'une voiture de "gentleman driver", rapide mais pas surpuissante, haut de gamme mais pas grand luxe.

Ce souci dicte ses choix sportifs, mais aussi cinématographiques. Sollicitée par exemple pour participer à l'un des films de la saga Fast & Furious, incarnée par Vin Diesel et Dwayne Johnson et basée depuis 2001 sur des rodéos et cascades de voitures bodybuildées et tunées, Alpine a décliné l'offre, pour le moment.

(Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume