A Londres, l'action "B" de Royal Dutch Shell cède 2,9% à 2 255,924 pence, soit la plus forte baisse du Footsie. La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise a prévenu que la détérioration de l'environnement économique pourrait la conduire à ralentir son programme de rachat d'actions de 25 milliards de dollars courant jusqu’à la fin de l'année prochaine. Cette annonce a relégué au second plan des résultats trimestriels meilleurs que prévu grâce à son activité de trading dans le pétrole et le gaz. Au troisième trimestre, son bénéfice ajusté a reculé de 15% à 4,8 milliards de dollars.

A l'image de BP et Total, la major a été affectée par le repli des cours du pétrole. Toutefois, les analystes attendaient un impact plus significatif. Le consensus était en effet de 3,91 milliards.

Le cash flow, un indicateur majeur pour le groupe, est resté quasi stable à 12,25 milliards de dollars. Le free cash flow, utilisé pour payer les dividendes et les rachats d'actions, a progressé, passant en un an de 8 à 10,1 milliards de dollars.

Shell a par ailleurs confirmé que sa priorité restait à la réduction de sa dette avec comme objectif un ratio dette nette sur valeur d'entreprise inférieur à 25%. Or, au troisième trimestre, il a progressé, passant en trois mois de 23,1% à 27,9%.

"L'absence de hausse des dividendes chez BP et le fait que la direction de Shell laisse entendre que le rythme des rachats d'actions pourrait être plus lent donnent à penser que les entreprises adoptent une vision plus prudente des perspectives des prix du pétrole et du gaz ", a déclaré un analyste de Morgan Stanley cité par Reuters.

De son côté, un analyste de RBC cité par Bloomberg a salué la prudence du groupe. "Donner la priorité au bilan plutôt qu'aux rachats d'actions est une question de bon sens, d'autant que le groupe continuera à racheter des titres après 2020".