En prévision de l'assemblée générale de Scor prévue le 26 avril, Ciam, qui détient près de 1% du capital du réassureur, a déposé une résolution appelant les actionnaires à démettre Denis Kessler de son mandat d'administrateur en raison d'une concentration excessive des pouvoirs.

Le fonds, qui reproche à Scor d'avoir rejeté l'an dernier une offre de rachat de l'assureur mutualiste Covéa, veut ainsi écarter Denis Kessler de la présidence du groupe de réassurance tout en souhaitant son maintien au poste de directeur général.

Dans une recommandation de votes datée du 12 avril, et dont Reuters a obtenu une copie, la société Glass Lewis recommande une séparation des fonctions de président et de directeur général à la tête de Scor en votant en faveur de l'éviction de Denis Kessler du conseil d'administration.

De son côté, ISS recommande, dans une analyse datée du 5 avril et transmise à Reuters, de voter contre la résolution de Ciam d'écarter le PDG de Scor.

"Nous pensons fermement que la séparation des fonctions de président et de directeur général est la meilleure structure de gouvernance pour réduire les conflits d'intérêts", écrit Glass Lewis. "Si cette proposition est approuvée par les actionnaires, rien ne s'oppose à ce que le conseil d'administration maintienne Monsieur Kessler comme directeur général."

"La fin du mandat de (Denis, ndlr) Kessler comme administrateur conduirait à sa démission comme directeur général parce qu'il a un mandat combiné de président et de directeur général", note pour sa part ISS. "Il doit revenir à (Denis, ndlr) Kessler et au conseil d'administration de décider s'il doit être reconduit comme directeur général."

Les deux sociétés de conseil aux actionnaires rejoignent par contre le fonds Ciam dans sa bataille contre la rémunération du PDG de Scor. Sur ce point, Glass Lewis doute de la pertinence de la méthode utilisée par Scor pour fixer la rémunération de son PDG.

"L'entreprise a un historique de rémunération élevée de son directeur général. Glass Lewis a déjà exprimé ses réserves sur le niveau de rémunération du président et du directeur général à travers ses recommandations sur le 'say on pay' depuis que cette pratique est arrivée en France en 2014", souligne la société de conseil. "Cette année ne sera pas une exception."

En revanche, le fonds Ciam n'est pas soutenu dans son opposition au renouvellement du mandat d'administrateur d'Augustin de Romanet, le PDG d'Aéroports de Paris.

Aussi bien ISS que Glass Lewis recommandent de voter en faveur du renouvellement de ce dernier

(Edité par Marc Joanny)

par Matthieu Protard

Valeurs citées dans l'article : Groupe ADP, Scor SE