(Actualisation: cours de Bourse, commentaire d'analyste)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--La réduction de la voilure de la banque d'investissement de Société Générale a pesé sur les résultats du groupe au troisième trimestre, mais s'est également traduit par un renforcement de ses fonds propres.

La banque a publié mercredi un résultat net en baisse de 35% sur le trimestre, à 854 millions d'euros, pénalisé par des effets de comparaison défavorables après des revalorisations d'actifs l'année dernière. Le résultat opérationnel a reculé de 23%, à 1,49 milliard d'euros.

Le produit net bancaire (PNB), l'équivalent du chiffre d'affaires, a diminué de 8,4%, à 5,98 milliards d'euros. La baisse se limite à 4,4% hors variations comptables, reflétant la réduction de l'activité dans la banque de financement et d'investissement (BFI). La légère érosion des revenus de la banque de détail en France sur les neuf premiers mois de l'année conforte l'objectif annuel (0% à -1%), a précisé le groupe.

Les analystes tablaient en moyenne sur un résultat net de 937 millions d'euros et sur des revenus de 6,07 milliards d'euros au trimestre écoulé, selon FactSet.

Malgré ces résultats sous pression, l'action Société Générale s'inscrit en tête du CAC 40 et gagne 4,6% en séance, à 28,228 euros. Les investisseurs saluent la rapidité du groupe dans la mise en oeuvre de sa réorganisation, qui se traduit par des fermetures de certaines activités de marché, des cessions d'actifs et des plans de réduction d'effectifs. Le courtier Jefferies souligne notamment la solide exécution en matière de solvabilité.

Le renforcement des fonds propres se poursuit

La banque a conforté ses réserves de capitaux au cours du trimestre, en atteignant avec un an d'avance son objectif de réduction de 10 milliards d'euros des encours pondérés dans la BFI, dont 8 milliards pour ses activités de marché. Le ratio de solvabilité CET1 ressortait à 12,5% fin septembre, en hausse de 46 points de base par rapport au mois de juin et au-dessus de l'objectif de 12% fixé pour 2020.

A fin septembre, 55% des réductions d'effectifs annoncées en début d'année dans la BFI ont été réalisées au niveau mondial, a précisé le groupe.

Le coût du risque est par ailleurs resté faible au troisième trimestre à 26 points de base, dans le bas de la fourchette fixée pour 2019 mais en légère hausse par rapport aux 22 points de base du deuxième trimestre.

La restructuration de la banque d'investissement pèse sur les revenus

Les progrès accomplis pour renforcer le bilan ont toutefois freiné les performances trimestrielles. Les revenus de la BFI ont baissé de 7,6% sur un an et de 3,2% en excluant l'effet des fermetures d'activités et de la cession de la filiale de banque privée en Belgique. SG évoque également un contexte peu porteur pour ses activités de marché et de conseil aux entreprises. Les revenus ont notamment reculé de 9,2% dans les activités de marché (-3,8% hors restructurations). Le résultat net de la branche s'inscrit en baisse de 27% sur un an, à 253 millions d'euros.

Malgré des encours de crédits en hausse de 5,7%, les revenus de la banque de détail en France sont pour leur part restés quasiment stables (+0,2%) entre juillet et septembre, dans un contexte de taux d'intérêt faibles qui pèsent sur les marges des banques. Le groupe souligne toutefois avoir déjà atteint son objectif de rentabilité fixé pour 2020, avec un retour sur fonds propres (RONE sous-jacent) de 12% dans cette branche. Au cours du trimestre, SG a fermé 23 agences en France dans le cadre de son plan de transformation digitale.

Les services financiers et la banque de détail internationale ont connu la même stagnation de l'activité (+0,2%), freinés par plusieurs cessions d'actifs en Europe de l'Est. A périmètre et changes constants, l'activité a toutefois progressé de 3,7%.

-Thomas Varela, Agefi-Dow Jones ; +331 41 27 47 99 ; tvarela@gefi.fr ed: VLV - ECH

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