Zurich (awp) - Les coûts des dommages provoqués par les catastrophes naturelles et d'origine humaine ont nettement reculé en 2018. Sur les deux dernières années, les dépenses en matière de dommages assurés ont par contre atteint un niveau inédit, selon l'étude Sigma publiée mercredi par Swiss Re.

Le montant total des dommages dans le monde a atteint 165 milliards de dollars en 2018, en baisse de près de moitié comparé à l'année précédente. En matière de coûts assurés, la facture s'élève à 85 milliards, un montant en forte baisse de 44% sur un an, a révélé le réassureur dans son étude annuelle.

D'après le bilan du réassureur zurichois, ces catastrophes ont provoqué la mort ou la disparition de 13'500 personnes.

En 2017, les ouragans Harvey, Irma et Maria avaient provoqué à eux seuls des pertes assurées de 92 milliards de dollars, soit 0,5% du produit intérieur brut des Etats-Unis. La saison des ouragans 2017 avait été la deuxième plus onéreuse de l'histoire, après l'ouragan "Katrina" qui avait dévasté la Nouvelle-Orléans en 2015.

Des 85 milliards de coûts assurés comptabilisés en 2018, la grande majorité, soit 76 milliards de dollars, ont été provoqués par des catastrophes naturelles. Ce montant est en repli de 47% comparé à 2017. Les coûts assurés des catastrophes d'origine humaine ont quant à eux fondu de 28% à 9 milliards.

Changement climatique

Dans le détail, l'incendie "Camp Fire" qui a ravagé fin 2018 la Californie, faisant 81 morts et plus de 800 disparus, a provoqué des coûts de 12 milliards de dollars. Des orages de grêle à Sydney en Australie, ainsi que des inondations en Caroline du Nord et du Sud sont venus alourdir la facture.

Malgré ce repli, Swiss Re a constaté une hausse des dépenses liée à des "événements secondaires", comme des inondations, des pluies diluviennes, des orages ou encore des glissements de terrain.

Ces événements sont en hausse en raison de l'urbanisation croissante et de la concentration de biens dans des régions à risques en raison du changement climatique, a précisé l'auteur de l'étude, l'institut Swiss Re. Et cette tendance devrait se poursuivre, ont estimé les spécialistes.

"L'urbanisation croissante, notamment dans des régions affectées par des inondations (...), l'activité de construction dans des zones à risques d'incendies de forêts (...) et les conséquences du changement climatique vont conduire à long terme à une hausse des coûts provoqués par des événements secondaires", a averti le réassureur.

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