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JÉRUSALEM (awp/afp) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé ne pas être au courant d'une affaire de corruption liée à l'achat de sous-marins allemands pour laquelle la police a recommandé la mise en examen de son avocat.

Le dossier porte sur des soupçons de corruption présumée autour de la vente par l'Allemagne à Israël de sous-marins militaires et autre bateaux conçus par le géant industriel allemand ThyssenKrupp, pour une somme totale d'environ deux milliards de dollars.

M. Netanyahu n'a jamais été mis en cause dans cette affaire mais a été interrogé dans le cadre de l'enquête.

"Comme vous le savez, mon implication n'a pas été évoquée", a-t-il dit, "ce qui n'est pas rien car les gens n'hésitent pas à me mettre en cause dans les affaires les plus absurdes". Le Premier ministre réagissait, samedi soir, pour la première fois après la publication des conclusions de l'enquête jeudi par la police.

Interrogé sur l'implication de son cousin et avocat David Shimron, Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il n'était pas au courant.

"Je ne savais pas", a-t-il indiqué, peu avant de s'envoler pour Paris où il assiste dimanche aux cérémonies commémorant le centenaire de la fin de la Première guerre mondiale.

"Je recommande d'attendre la fin de l'instruction et de ne pas se hâter de donner le verdict", a-t-il ajouté.

Jeudi, la police a livré ses conclusions au terme d'une longue enquête, recommandant l'inculpation de David Shimron pour soupçons de corruption, fraude et blanchiment d'argent.

Outre M. Shimron, la police soupçonne également David Sharan, ancien chef de cabinet du Premier ministre, l'ancien commandant de la marine, l'amiral de réserve Eliezer Marom, et l'ex-ministre Eliezer Zandberg d'être impliqués dans cette affaire de corruption.

C'est désormais le procureur général qui doit décider de la mise en examen des suspects.

Des voix dans l'opposition se sont élevées pour mettre en doute le fait que le Premier ministre n'ait pas été au courant de cette affaire et ont demandé la mise en place d'une commission d'enquête.

Benjamin Netanyahu est actuellement cité dans quatre autres affaires, et la police a recommandé en février son inculpation dans deux d'entre elles.

L'une porte sur des cadeaux qu'il aurait indûment reçus de riches célébrités, et l'autre sur un accord secret qu'il aurait tenté de conclure avec le quotidien populaire Yediot Aharonot pour une couverture favorable.

M. Netanyahu assure lui n'avoir rien à se reprocher, dénonce une "chasse aux sorcières" et affirme sa ferme intention de rester à son poste.

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