Berlin (awp/afp) - La direction du géant allemand de l'acier Thyssenkrupp, sous la pression des actionnaires depuis des mois, a annoncé jeudi prévoir une scission en deux entité de sa structure de conglomérat historique.

"Les activités de matériaux et les biens d'équipements devraient être à l'avenir dirigées de manières indépendantes à travers deux sociétés capitalisées", a indiqué, dans un communiqué, la direction du groupe, dont la proposition reste soumise à l'aval du conseil de surveillance, qui doit se réunir dimanche.

La direction veut créer une structure, "Thyssenkrupp Industrials", qui regroupera les activités de pièces détachées, d'ascenseurs, de construction industrielles et d'ingénierie.

De l'autre côté, "Thyssenkrupp Materials", qui regroupera ses activités de construction navale et surtout, son coeur de métier, l'acier.

Le groupe a récemment bouclé la fusion de ses activités sidérurgiques avec le pôle européen du géant indien Tata pour contrer la déferlante de l'acier chinois et devenir le numéro deux européen derrière ArcelorMittal.

Mais l'opération a aussi conduit en juillet au départ précipité des chefs du directoire et du conseil de surveillance suite à un désaccord avec des fonds actionnaires, qui trouvaient l'accord trop généreux sur le plan social.

Ces deux fonds dits "activistes", Cevian et Elliott, plaident pour cette mutation en profondeur du conglomérat et la cession d'autres branches susceptibles d'augmenter ses marges et faire monter le cours de l'action.

Sur le plan juridique et capitalistique, le groupe de Essen prévoit ainsi d'avoir recours "dans les 12 à 18 mois prochain" au "spin off": les actionnaires n'auront plus une mais deux actions distinctes, selon une valorisation restant à déterminer.

Le groupe n'a pas donné de détail sur les conséquences sur l'emploi de ce plan de restructuration.

A la Bourse de Francfort, le titre à 14h50 grimpait de 12,36% à 22,54 euros, après avoir atteint jusqu'à +17% en séance, sur fonds de rumeurs sur l'annonce de scission.

afp/jh