Berlin (awp/afp) - L'industriel allemand Thyssenkrupp, soulagé par la concrétisation de son projet de fusionner son pôle sidérurgique européen avec celui de l'indien Tata, a annoncé lundi le lancement d'une augmentation de capital de 10% destinée à solidifier son bilan.

Thyssenkrupp prévoit d'émettre 56.593.794 nouvelles actions sans valeur nominale et sans droit préférentiel de souscription des actionnaires (DPS). L'action de Thyssenkrupp valait lundi soir à la clôture de la Bourse de Francfort 20,74 euros.

"Avec l'accord de coentreprise avec Tata, nous pouvons obtenir de la clarté stratégique, mais il faudra du temps pour que les effets positifs de la transaction ne se répercutent sur notre bilan", indique le patron du géant allemand, Heinrich Hiesinger, dans un communiqué.

"Nous utiliserons ce temps pour renforcer immédiatement nos activités de production de biens industriels", a-t-il ajouté.

Thyssenkrupp insiste sur la nécessité, à un moment stratégique, de renforcer "sa croissance organique", excluant ainsi la possibilité d'utiliser cette levée pour de nouvelles acquisitions.

Les banques BNP Paribas, Commerzbank Aktiengesellschaft et J.P. Morgan Securities ont été mandatées pour effectuer cette transaction, dont le calendrier n'a pas été détaillé.

Thyssenkrupp et Tata prévoient la création d'une entreprise commune dans l'acier en 2018 basée aux Pays-Bas et qui visera la deuxième place du marché européen derrière le géant ArcelorMittal.

Les deux groupes tablent sur 400 à 600 millions d'euros d'économies annuelles.

Selon plusieurs médias, l'industriel allemand pourrait en revanche se heurter au scepticisme de son deuxième actionnaire, le fonds suédois Cevian, dubitatif sur les synergies attendues de cette fusion.

Thyssenkrupp vise toujours pour 2016/2017 une augmentation de son chiffre d'affaires proche de 10% et un bénéfice d'exploitation (Ebit) ajusté de 1,8 milliard d'euros pour son exercice 2016/2017.

Voulant devenir moins dépendant du marché de l'acier, le groupe d'Essen (ouest) a décidé de miser davantage sur la fabrication de biens industriels et les activités de services.

afp/rp