Vivendi (+2,74% à 21,525 euros) évolue dans le peloton de tête du CAC 40 depuis l'ouverture de la séance, soutenu notamment par le relèvement d'opinion de Morgan Stanley. Le broker est passé de Pondérer en ligne à Surpondérer sur le titre et a relevé son objectif de cours de 21 à 25 euros. Morgan Stanley estime que le rendement annuel de 12% qu'offre Vivendi, avec les dividendes supplémentaires de 1 euro promis d'ici mai 2016 et en 2017, devrait lui attirer les faveurs des investisseurs. Dans ce contexte, la récente baisse du titre est vue par le courtier comme une opportunité d'achat.

Sur le plan opérationnel aussi, les perspectives de Vivendi sont plutôt attractives : Morgan Stanley a ainsi relevé son estimation d'Ebita de 20% sur Canal+ après les récentes mesures prises par la maison-mère. L'intégration du groupe dans Vivendi a été menée à bien en fusionnant les fonctions générales des deux entités et en changeant le management de la chaine cryptée.

Concernant Universal Music, l'autre filiale de Vivendi, Morgan Stanley veut croire que la baisse des revenus issus des téléchargements et des ventes de disques sera compensée par l'essor de la musique digitale. Le broker a calculé que le marché de la musique enregistrée a connu sa plus forte croissance en quinze ans au premier semestre, à +1%. D'ici 2020, Morgan Stanley s'attend à une accélération à +4%.

Enfin, le courtier pense que les investisseurs sont prêts à miser sur "l'effet Bolloré", premier actionnaire du groupe Vivendi et président de son Conseil de surveillance. La démonstration de Morgan Stanley a trouvé un soutien inattendu dans l'autre actualité du jour concernant Vivendi : le groupe a augmenté sa participation au capital de Telecom Italia dont il détient désormais 19,9%.

Cette montée en puissance a été initiée par Vincent Bolloré dès son arrivée aux commandes de Vivendi. Il avait profité de la cession de sa participation dans GVT pour acquérir en contrepartie des actions Telecom Italia (8,24% du capital) puis avait réalisé un premier achat de 6,6% du capital dans le courant du mois de juin.

Le patron de Vivendi mène son offensive en Europe du Sud avec l'objectif de parvenir à une convergence entre les contenus de son groupe - Canal+, Universal Music - et les canaux de distribution - télécoms, Dailymotion - à l'échelle européenne.

(E.L.L.)