New York (awp/afp) - Les prix du pétrole ont terminé en ordre dispersé lundi, les investisseurs restant en retrait entre la montée des tensions autour du programme nucléaire iranien et les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance mondiale.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a reculé de 12 cents, ou 0,2%, pour terminer à 64,11 dollars à Londres. La semaine dernière, il avait perdu 3,5%.

A New York, le baril américain de WTI pour livraison en août a gagné 15 cents ou 0,3% pour finir à 57,66 dollars, après avoir lâché 1,6% la semaine dernière.

"Les acteurs du marché restent sur leurs gardes avec tous les événements autour de la situation en Iran", observe Robert Yawger de Mizuho Securities.

Téhéran a en effet annoncé lundi produire désormais de l'uranium enrichi à au moins 4,5%, dépassant ainsi la limite autorisée par l'accord nucléaire conclu à Vienne en 2015.

Alors que les Etats-Unis se sont retirés l'an dernier de cet accord et ont ensuite imposé de lourdes sanctions économiques à l'Iran, Téhéran cherche à forcer les parties restantes à l'accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) à l'aider à contourner ces sanctions.

Dans le même temps, le ministre iranien de la Défense a affirmé lundi que l'arraisonnement la semaine dernière par les autorités britanniques d'un navire-citerne iranien au large de Gibraltar ne "restera pas sans réponse". Selon l'agence de presse Bloomberg, la compagne britannique BP a d'ailleurs décidé de dérouter un de ses pétroliers afin de le garder hors de portée des côtés iraniennes par peur de mesures de représailles.

Toutefois, relève Robert Yawger, "il y a encore quelque temps, tous ces soubresauts auraient fait bondir le baril de deux ou trois dollars. La hausse (ce lundi) reste finalement limitée."

Les acteurs du marché redoutent notamment une baisse de la demande en or noir au moment où la croissance mondiale ralentit et où la production a beaucoup augmenté ces derniers mois aux Etats-Unis.

Pour les analystes de Goldman Sachs, la croissance de l'offre d'or noir aux Etats-Unis devrait d'ailleurs excéder celle de la demande jusqu'au moins fin 2020.

Avec le prolongement de l'accord de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, qui se sont engagées la semaine dernière à limiter leur production, "les graines ont été semées pour une diminution des stocks mondiaux dans les prochaines semaines", estime Stephen Brennock, analyste pour PVM.

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