Zurich (awp) - La Bourse suisse a ouvert vendredi sur une note indécise, dans un environnement hautement incertain et au lendemain d'un solide rebond. Si les principales valorisations de la place helvétique marquent une pause dans leur saison des résultats à mi-parcours, l'agenda conjoncturel et géopolitique devrait fournir aux détenteurs de capitaux de quoi occuper leur journée.

La Chine a enregistré en juillet une première baisse en trois ans de ses prix à la production. Le Japon a dégagé une croissance inespérée sur le deuxième trimestre, dopée par la consommation intérieure. L'excédent commercial allemand est demeuré robuste en juin, malgré un certain tassement. La production industrielle française par contre a subi un net recul sur la même période.

Rome et Londres doivent encore faire le point sur leurs balances commerciales respectives. Le Royaume-Uni doit par ailleurs publier son produit intérieur brut trimestriel et l'évolution de sa production industrielle.

Le travail de sape de la coalition au pouvoir en Italie par son représentant le plus à droite vient ajouter encore aux incertitudes sur l'avenir du Vieux continent. Matteo Salvini appelle en effet à de nouvelles élections, espérant pouvoir à l'avenir se passer de l'autre formation populiste transalpine - le Mouvement cinq étoiles - sur fonds de désaccords persistants.

"Les tensions politiques en Italie se traduisent par un écart croissant entre emprunts d'Etat italiens et allemands, ajoutant une pression supplémentaire sur la monnaie unique", note ainsi le London Capital Group.

A 09h15, le Swiss Market Index (SMI) grappillait 0,91% à 9751,75 points, alors que le Swiss Leader Index (SLI) égarait 0,06% à 1484,11 points. Le Swiss Performance Index (SPI) prenait 0,1% à 11'883,86 points. Sur les trente plus grosses cotations, on dénombrait quatorze gagnants et autant de perdants, Geberit et Lonza demeurant stables.

Sonova (+2,3%) plaçait d'emblée une échappée, sans indication particulière autour du producteur d'assistances auditives. Vifor s'adjugeait encore 0,9%, après avoir relevé ses ambitions à court terme jeudi. Zurich Insurance (+0,6%) continuait aussi à capitaliser sur sa performance de la veille. Le soufflé retombait par contre pour Adecco (-0,6%).

Les deux grandes capitalisation bancaires figuraient parmi les trois plus grands perdants, Credit Suisse et UBS abandonnant toutes deux 1,1%. La lanterne rouge échoyait au chimiste Clariant.

Les poids lourds affichaient des performances contrastées. Nestlé s'enrobait de 0,5% et Roche de 0,4%. Novartis par contre reculait de 0,3%.

Sur le marché élargi, la Banque cantonale bernoise (BCBE) cédait 0,9%, malgré une rentabilité plus généreuse sur les six premiers mois de l'année. Le conglomérat éclaté Conzzeta (+3,2%) a vu ses recettes semestrielles reculer d'autant plus qu'elles sont désormais amputées de la contribution des activités de transformation du verre, mais proposera à ses actionnaires de profiter de ses liquidités excédentaires avec un dividende extraordinaire.

L'éditeur, imprimeur et libraire zurichois Orell Füssli (+1,7%) a retrouvé le seuil de rentabilité sur le premier semestre, mais continue à souffrir d'une érosion de ses revenus.

Le laboratoire Santhera (+0,3%), qui se débat avec ses finances, devra se trouver un nouveau responsable des cordons de la bourse, avec le départ annoncé pour la fin de l'année de Christoph Rentsch.

jh/maj