Zurich (awp) - La Bourse suisse conservait une robe au ton rouge vif vendredi à midi et continuait de traîner le boulet Novartis. Déjà minés par le repli des fortes capitalisations, les cours pâtissaient également de l'attentisme des investisseurs avant les données de l'emploi aux Etats-Unis. Les principales Bourses européennes faisaient grise mine alors qu'aux Etats-Unis, les indicateurs pointaient vers le bas.

Certains investisseurs considèrent la publication des chiffres du chômage américain comme un élément crucial en vue d'un relèvement des taux directeurs aux Etats-Unis. "Il est peu probable que les statistiques du jour changent grand-chose dans la décision lors de la réunion de la banque centrale américaine", assure John Plassard, de Mirabaud Securities, qui a trouvé la patronne de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen peu optimiste lors d'une allocution cette semaine.

Outre les chiffres du chômage US, l'indice de confiance de l'Université du Michigan et l'indice ISM seront également dévoilés dans l'après-midi.

En Suisse, les revenus du commerce de détail se sont tassés de 0,9% au mois de février, en comparaison annuelle et en termes nominaux. Ajustée des variations saisonnières, la contraction est ramenée à 0,4%. Pour sa part, l'indice suisse des directeurs d'achats (PMI) a poursuivi sa tendance haussière en mars, en gagnant 1,6 point sur un mois.

A 11h50, le Swiss Market Index (SMI) se délestait de 1,93% à 7657,58 points et le Swiss Leader Index (SLI) de 1,65% à 1185,84 points. Le Swiss Performance Index (SPI) s'étiolait de 1,47% à 8'194,34 points. Sur les trente valeurs vedette, 25 évoluaient dans le rouge et cinq dans le vert.

Zurich (-9,2% ou -20,50 CHF) dévissait toujours en raison d'un traitement hors dividende de 17 CHF. Des rumeurs font état d'un intérêt de l'assureur pour l'activité de gestion de fortune italienne de son homologue britannique Old Mutual. Toujours aux assurances, Swiss Re (-1,9%) perdait des plumes dans le sillage d'un commentaire négatif de Jefferies.

Le principal responsable du recul du SMI se nommait toutefois Novartis (-3,2%). UBS et Citigroup ne recommandent plus l'achat du titre, estimant qu'aucune hausse sensible du bénéfice n'interviendra avant 2018. Comme si cela n'était pas suffisant, des rumeurs font état d'une affaire de corruption en Turquie impliquant le géant rhénan. Le groupe bâlois a rejeté ces accusations jeudi, les qualifiant d'infondées.

Roche (-2,0%) et Nestlé (-1,3%) pesaient également sur l'indice. Nestlé rencontre de nouveaux problèmes en Inde en raison de ses nouilles instantanées, selon le "Wall Street Journal".

Les valeurs du luxe Richemont (-2,3%) et Swatch (-2,0%) se morfondaient également dans les tréfonds du tableau. Barclays et Vontobel ont abaissé les objectifs de cours du groupe genevois. Les incertitudes autour de l'économie chinoise n'en finissent pas de plomber le secteur.

Du côté des gagnants, Dufry (+1,0%) tenait le haut du pavé, devant LafargeHolcim (+0,4%). Les deux titres ont sérieusement repris de la vigueur depuis les plus bas enregistrés à la mi-février.

Sur le marché élargi, le dernier arrivé Wisekey (+2,2% à 6 CHF) pansait quelque peu ses plaies après la déconvenue de la veille lors son premier jour de cotation. Jeudi, l'action avait entamé la séance à 12 CHF et a glissé aujourd'hui jusqu'à 5,45 CHF avant de se reprendre légèrement. Ces débuts désastreux seraient dus entre autres à la publication des résultats annuels seulement après l'IPO. Le spécialiste meyrinois de la cybersécurité a bouclé les précédents exercices dans les chiffres rouges.

Sans nouvelles spécifiques Mobimo (-5,4%) et Kuros (-4,2%) plongeaient, alors que Meyer Burger (+4,4%) et Leclanché (+4,1%) bondissaient.

mk/tp/fr/buc

fr