Zurich (awp) - La Bourse suisse s'est mise en mode consolidation vendredi, après avoir atteint de nouveaux sommets historiques lors des séances précédentes. Le SMI, tout en perdant un peu de terrain, est toutefois parvenu à se maintenir au-dessus de la barre des 9800 points. Jeudi en séance, il avait temporairement franchi la barre des 9900 points.

A New York, Wall Street cédait un peu de terrain en matinée, après des données économiques chinoises. Les investisseurs surveillaient aussi les tensions géopolitiques en Mer d'Oman après une attaque contre deux pétroliers que les Américains ont attribuée aux Iraniens.

"De nouvelles données économiques en provenance de Chine et les tensions exacerbées au Moyen-Orient sapent l'humeur des investisseurs", ont affirmé les analystes de la maison de courtage Charles Schwab.

La production industrielle s'est essoufflée en mai sur un an en Chine, enregistrant son niveau le plus bas depuis 17 ans, au moment où la guerre commerciale s'envenime avec Washington. Plus largement, le ralentissement économique chinois à l'oeuvre inquiète depuis plusieurs mois les investisseurs du monde entier, Pékin étant considéré comme un des principaux moteurs de la croissance sur la planète.

Le SMI a terminé sur un recul de 0,14% à 9847,61 points, avec un plus haut à 9861,76 et un plus bas à 9808,53. Le SLI a cédé 0,41% à 1502,54 points et le SPI 0,19% à 11'891,10 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et 8 avancé.

Après un avertissement sur résultat du fabricant américain de semi-conducteurs Broadcom, AMS (-7,6%) a terminé largement lanterne rouge. Autre valeur techno, Logitech (-1,2%) a aussi reculé. Avec AMS, ABB (-2,1%) et Vifor (-1,5%) complètent le trio des plus gros perdants du jour.

ODDO BHF SCA a abaissé la recommandation d'ABB à "reduce" de "neutral" et réduit l'objectif de cours. La croissance organique devrait être particulièrement affectée par l'affaiblissement conjoncturel, selon les analystes.

Les bancaires UBS (-1,2%), Julius Bär (-1,0%) et Credit Suisse (-0,9%) ont aussi perdu des plumes.

Dans le camp des gagnants, Adecco (+1,8% à 57,52 francs suisses) a fini sur la plus haute marche du podium. Morgan Stanley a relevé la recommandation pour le titre du géant du travail temporaire à "overweight", contre "equal weight" précédemment et a fortement relevé l'objectif de cous à 67,00 francs suisses, contre 60,00 francs suisses. La croissance organique reste au coeur des préoccupations. La pression sur cette dernière va se maintenir, car l'environnement macroéconomique reste volatil, a commenté l'analyste.

Derrière Adecco, Novartis (+0,5%) et Givaudan (+0,4%) complètent le podium. Nestlé (+0,2%) a aussi soutenu l'indice. Roche (-0,1%) a cédé un peu de terrain.

Parmi les rares nouvelles d'entreprises, Swiss Re (-0,1%) a annoncé en début de matinée que l'introduction en Bourse de sa filiale britannique ReAssure à la Bourse de Londres interviendra en juillet.

Dans le camp du luxe, Richemont (+0,03%) a fait mieux que Swatch (-1,2%). Selon des observateurs, on assiste à des opérations d'arbitrage entre la porteur de l'horloger biennois et la nominative du groupe genevois de marque de luxe. Par ailleurs, selon les annonces de participation publiées par SIX, un dirigeant de Richemont (probablement le président Johann Rupert) a jusqu'ici racheté pour quelque 380 millions de francs suisses d'actions de son entreprise.

Du côté du marché élargi, Straumann (-1,0%) a fait part de sa décision de ne pas donner suite au projet de coopération avec Align pour les scanners intra-oraux. Dans le même temps, le fabricant bâlois d'implants dentaires versera 16 millions de dollars supplémentaires au groupe américain dans le cadre du règlement d'un litige de plusieurs années sur des brevets.

DKSH (-10,0%) a souffert d'une rétrogradation à "underperform" de "neutral par Credit Suisse.

La société de participations Private Equity Holding (stable%) a fait état d'un bénéfice net de 2,6 millions d'euros, contre seulement 2,4 millions un an plus tôt pour l'exercice décalé 2018/19.

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