Zurich (awp) - La Bourse suisse évoluait quasiment à son niveau de clôture de la veille vendredi à l'approche de la mi-journée, ne parvenant pas à se maintenir au-dessus de la barre des 8800 points et s'offrant même une brève incursion en territoire négatif. Alors que toujours plus de valeurs viraient au rouge, les poids lourds Nestlé et Roche jouaient pleinement leur rôle défensif.

Le président américain Donald Trump a pour la première fois admis que le journaliste saoudien disparu Jamal Khashoggi était très probablement mort, et menacé Riyad de "très graves" conséquences si sa responsabilité était confirmée, marquant un net changement de ton par rapport aux déclarations de ces derniers jours.

"Si la situation tourne vraiment à l'aigre, l'Arabie saoudite pourrait revendre les bons du Trésor américains qu'elle possède et les entreprises américaines pourraient perdre des opportunités", estime un analyste de LBBW.

La Chine a vu sa croissance économique ralentir à 6,5% au troisième trimestre, sa plus faible performance trimestrielle depuis neuf ans, à l'heure où s'intensifie la guerre commerciale avec les Etats-Unis et que les investissements continuent de stagner.

Au Japon, l'inflation a enregistré une nouvelle accélération en septembre, à 1,0%, arrivant ainsi à la moitié de l'objectif de 2% de la banque centrale nippone.

Dans l'après-midi, on attend les reventes de logement aux Etats-Unis, ainsi qu'une intervention du président de la Réserve fédérale du Kansas sur la politique monétaire et la régulation financière.

A 10h30, le Swiss Market Index (SMI) juste au-dessus de l'équilibre (+0,01%) à 8780,33 points, après avoir franchi les 8820 points en début de séance. Le Swiss Leader Index (SLI) se délestait de 0,42% à 1390,05 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) de 0,25% à 10'364,73 points. Sur les 30 principales cotations, 26 se drapaient désormais de rouge, quatre tirant leur épingle du jeu.

Nestlé (+1,2%) jouait à fond son rôle défensif, après la publication la veille d'une performance solide bien que légèrement inférieure aux attentes. Le géant veveysan a vu sa recommandation relevée par DZ Bank, qui recommande désormais l'achat du titre. L'objectif de cours a également été revu à la hausse par JPMorgan et Société Générale, et à la baisse par Baader Helvea.

La deuxième place était occupée par Roche (+0,6%), sans nouvelle particulière. Zurich Insurance (+0,4%) et Lonza (+0,2%) complétaient les maigres rangs des gagnants.

Le troisième poids lourd Novartis (-0,1%) avait glissé dans le rouge. Le laboratoire assure à l'occasion du congrès annuel de la Société européenne d'oncologie (ESMO) la promotion du Lutathera, qui dispose déjà du feu vert des autorités sanitaires américaines et européennes.

Clariant (-1,0%) suivait le même chemin. Jeudi soir, le chimiste de Muttenz avait annoncé le relèvement du prix de certains produits en raison du renchérissement des matières premières et de l'énergie.

Après sa déconvenue de la veille dans la foulée de la publication de résultats trimestriels en demi-teinte, Kühne+Nagel (-1,6%) continuait sous la ligne de flottaison. Le logisticien de Schindellegi a vu son objectif de cours sabré coup sur coup par Credit Suisse, Barclays et Deutsche Bank.

Après avoir été promue par Société Générale jeudi, la porteur Swatch (-1,9%) a été rétrogradée vendredi par Morgan Stanley, qui a ramené sa recommandation à "equal weight" et a élagué son objectif de cours de près d'un tiers à 375 francs suisses. Le concurrent Richemont (-0,8%) s'en sortait légèrement mieux.

Sur le marché élargi, Vontobel (-1,7%) a racheté à Lombard Odier son portefeuille américain de gestion de fortune. La banque privée genevoise gère à ce jour près de 600 millions de francs suisses pour les clients privés aux Etats-Unis.

Le président du conseil d'administration de DKSH (-2,5%), Jörg Wolle, ne sera pas candidat à sa réélection, une décision qui s'inscrit dans le "changement générationnel" initié il y a trois ans par le groupe.

Huber+Suhner (+2,4%) a remporté un contrat auprès du fabricant chinois d'automobiles Geely, dont il devient un des principaux fournisseurs.

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