Zurich (awp) - La Bourse suisse n'a pas poursuivi sur sa lancée positive de la veille mardi. Le SMI, qui s'était bien repris après un début négatif, n'a pas réussi à se maintenir dans le vert et a terminé à la raclette juste sous les 9600 points, plombé qu'il a été par ses trois poids lourds défensifs.

A New York, Wall Street gagnait du terrain en matinée, portée par l'espoir d'une détente dans les tensions commerciales et le rebond du secteur techno.

"Le marché des actions monte après des commentaires du ministère chinois du Commerce estimant que le conflit commercial devrait être résolu à travers un dialogue continu", ont avancé les analystes de Wells Fargo. De quoi rasséréner un peu les investisseurs qui s'inquiètent depuis plusieurs semaines de voir Washington et Pékin à couteaux tirés.

"Les investisseurs sont aussi revigorés par l'espoir de voir des parlementaires s'opposer à la décision du président, Donald Trump, d'instaurer de nouvelles taxes douanières sur des biens mexicains" afin de forcer le pays à endiguer le flux de clandestins, ont-ils ajouté.

En Suisse, economiesuisse a maintenu ses prévisions de croissance pour cette année à 1,4%, malgré les incertitudes liées au conflit commercial entre Pékin et Washington et les tensions politiques comme le Brexit. Pour 2020, la faîtière table sur une progression de 1,2% du PIB.

Le SMI a terminé sur un repli minime de 0,05% à 9597,71 points, avec un plus haut à 9646,34 et un plus bas à 9553,66. Le SLI a gagné 0,28% à 1468,98 points et le SPI perdu 0,27% à 11'601,42 points. Sur les 30 valeurs vedettes 18 ont progressé et 12 reculé.

Le podium se compose d'AMS (+3,8%), Richemont (+2,6%) et Julius Bär (+3,3%).

La banque privée zurichoise a profité de l'arrivée du fonds singapourien GIC dans son capital. Credit Suisse (+2,8%) et UBS (+2,2%) ont aussi terminé dans le haut du tableau. Dix ans après son sauvetage par les autorités suisses, la banque aux trois clés a gravi en 2018 un échelon dans la hiérarchie des banques européennes, selon une étude de la société de conseil Zeb. Le numéro un bancaire helvétique figure désormais au 11e rang d'un classement dominé par le géant britannique HSBC et les françaises BNP Paribas et Crédit Agricole.

Swatch (+2,8%) fait aussi partie des gros gagnants du jour.

Dans le camp des perdants, Sonova (-3,5%) a fini lanterne rouge, suivi par Temenos (-3,1%) et Nestlé (-2,1%). Selon des courtiers, Sonova a souffert des velléités d'Apple dans le segment des aides auditives.

Nestlé n'a pas profité d'un relèvement d'objectif de cours par Julius Bär qui a confirmé "buy". Le premier trimestre a confirmé l'estimation positive du titre, selon l'analyste qui a souligné la gestion active du portefeuille et l'accent mis sur la croissance.

Après l'arrivée à échéance du pacte d'actionnaire avec L'Oréal, les spéculations autour de la vente d'une participation estimée à près de 35 milliards d'euros foisonnent à nouveau. Au vu de la robustesse du bilan, un retour de ce montant aux actionnaires si la vente venait à se concrétiser serait l'option la plus plausible, a relevé l'expert.

Les deux autres poids lourds Novartis (-0,6%) et Roche (-0,5%) ont aussi pesé sur l'indice.

Les analystes d'UBS ont relevé l'objectif de cours de Novartis et confirmé "neutral". L'analyste a notamment relevé qu'avec l'autorisation de mise sur le marché de Mayzent, Zolgensma et Piqray, Novartis dispose en outre déjà de trois nouveaux moteurs de ventes potentiels, sur la dizaine que la multinationale vise à l'horizon 2021.

Roche a fait état de résultats d'études cliniques positifs pour son médicament antigrippal Xofluza.

Sur le marché élargi, Aryzta (-13,0%) a fortement chuté après ses résultats au 3e trimestre 2018/2019. Le boulanger industriel a connu une croissance plus importante qu'anticipé par le marché. En proie aux difficultés depuis quelque temps, l'entreprise helvético-irlandaise s'estime en bonne voie pour réaliser les économies visées, mais revoit ses objectifs annuels à la baisse.

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