Zurich (awp) - La Bourse suisse limitait ses pertes vendredi à l'approche de la mi-journée, tentant de faire abstraction des nouvelles mesures de confinement décrétées pour faire face à la deuxième vague de coronavirus. L'approche de l'élection présidentielle américaine mardi prochain tenait également les analystes en haleine.

Le produit intérieur brut (PIB) américain s'est redressé de 33,1% en rythme annualisé entre juillet et septembre, après une chute de 31,4% au 2e trimestre, selon une estimation préliminaire du département du Commerce.

Ce taux de croissance correspond cependant à un repli de 9,5% selon les méthodes de calcul européennes, a précisé John Plassard de Mirabaud Banque.

La zone euro a quant à elle vu son PIB bondir de 12,7% au troisième trimestre, un chiffre historique qui marque un rattrapage après une chute jamais vue (-11,8%) au trimestre précédent en plein confinement. L'Allemagne a pour sa part enregistré un bond sur un trimestre du PIB de 8,2% au troisième trimestre, alors qu'en France il s'est envolé de 18,2% sur la même période.

Les marchés européens sont en route pour leur pire mois depuis mars, ont estimé les analystes de CMC Markets dans une note, ajoutant que "la semaine a été brutale pour les marchés européens cette semaine".

"La peur de nouvelles pertes économiques en raison des mesures sanitaires prise pour lutter contre le coronavirus fait le tour. Cela pèse sur les Bourses, malgré des signes d'espoirs provenant des résultats trimestriels", ont souligné les spécialistes de Raiffeisen dans un commentaire.

A la Bourse suisse, l'indice vedette SMI grignotait à peine 0,04% à 9562,15 points vers 10h45, après avoir ouvert en baisse de 0,51%. Le SLI remontait aussi la pente et prenait 0,25% à 1476,29 points et le SPI gagnait tout juste 0,03% à 11'954,25 points.

Swiss Re (+2,7%) étoffait ses gains et restait en tête d'indice. Le géant de la réassurance est resté dans le rouge sur les neuf premiers mois de l'année, mais a affiché une perte moins importante que prévu. Les primes encaissées sont supérieures aux attentes.

Il était suivi par Straumann (+2,3%), Zurich Insurance (+1,3%) et ABB (+1,3%). Alors que Mirabaud Securities a relevé l'objectif de cours du spécialiste des implants dentaires, CFRA recommande désormais de vendre le titre.

Geberit (+1,0%) montait aussi, après avoir dévoilé la veille des résultats trimestriels en baisse mais supérieurs aux attentes. Le groupe profitait modestement de plusieurs relèvements d'objectifs de cours.

AMS (+0,9%) remontait la pente, après avoir été pénalisé dans la matinée par les ventes décevantes d'Iphone du géant américain Apple, un important client du groupe autrichien.

Lafargeholcim (+0,6%) revenait dans le vert. Le géant des matériaux de construction a bouclé mieux que prévu ses résultats au troisième trimestre et la direction générale se déclare confiante pour la suite de l'exercice.

Novartis (+0,1%) reprenait aussi des couleurs, après l'homologation par la Commission européenne du médicament Adakveo contre les crises vaso-occlusives pour les patients atteints de drépanocytose à partir de 16 ans.

Les deux autres poids lourds Roche (-0,5%) et Nestlé (-0,8%) cédaient par contre leurs gains.

Lonza (+0,1%) revenait dans la course. Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique a été sélectionné par le laboratoire Astrazeneca pour la production de sa combinaison expérimental d'anticorps destinés à prévenir et à traiter le Covid-19.

A l'autre bout du tableau figuraient Richemont (-1,1%), Temenos (-1,0%) et Swisscom (-0,9%). Le géant bleu a dévoilé jeudi une performance en repli après neuf mois. Alors que JPMorgan a relevé l'objectif de cours de l'opérateur historique, Barclays l'a abaissé tout comme la recommandation.

Sur le marché élargi, Sunrise (+0,3%) ne profitait que très modestement du feu vert du gendarme de la concurrence (Comco) au rachat de ce dernier par son concurrent UPC Suisse.

Parmi les autres mouvements notables du SPI figuraient Kudelski (-5,1%) et Achiko (-4,2%), ainsi que Santhera (+6%) et Rieter (+4,4%).

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