Zurich (awp) - La Bourse suisse continuait à perdre du terrain mercredi à l'approche de la mi-journée, à l'image de ses consoeurs européennes et asiatiques, les craintes liées à l'impact du coronavirus sur la conjoncture mondiale étant élevées. Sous nos latitudes, la publication d'une volée de chiffres annuels d'entreprises, dont ceux d'Adecco, ne semblait pas avoir d'emprise sur l'ambiance morose.

"C'est un véritable vent de panique qui s'est emparé des marchés après que l'OMC a déclaré que le monde n'était pas prêt à affronter le coronavirus. Les appels au calme du gouvernement américain n'ont fait que rajouter de l'huile sur le feu", relève l'analyste John Plassard de Mirabaud Securities.

Le nouveau coronavirus a fait son apparition mardi dans quatre nouveaux pays: Autriche, Suisse, Croatie, Algérie. La maladie Covid-19 concerne désormais, Chine mise à part, trois douzaines d'Etats où elle a fait plus de 40 morts et 2700 contaminations.

Dans l'Empire du Milieu, l'épidémie semble avoir franchi un pic. Le pays compte désormais 2715 morts et plus de 78'000 cas de contamination mercredi.

A 10h55, le Swiss Market Index (SMI) perdait 1,18% à 10'353,43 points avec un plus bas journalier à 10'216,55 points. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 1,3% à 1579,91 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,28% à 12'508,21 points. Parmi les 30 valeurs vedettes, uniquement Alcon arrivait à sortir la tête de l'eau.

Le producteur de dispositifs et consommables ophtalmiques (+4,5%) a enregistré une progression de ses ventes au 4e trimestre ainsi que sur l'ensemble de l'exercice 2019. Il a toutefois encore inscrit des pertes en raison d'amortissements sur valeurs immatérielles.

Adecco (-0,04%), en 2e position, avait cédé ses gains. Comme prévu, le groupe a essuyé une nouvelle contraction de ses recettes sur le dernier trimestre de l'an dernier, une tendance qui s'est depuis prolongée sur le mois de janvier. Mais l'entreprise a en revanche soigné sa rentabilité, dégageant un bénéfice net largement supérieur au consensus.

Temenos (-1%), perdait aussi points après avoir profité dans la matinée d'un relèvement de recommandation par Mainfirst à "buy" contre "hold" auparavant. En accédant au marché nord-américain, le genevois prend pied dans une région qui représente près de la moitié des dépenses mondiales dans le secteur de l'informatique bancaire. Grâce à sa gamme de produits, l'entreprise devrait parvenir à consolider sa position de numéro un, selon les experts.

Les poids lourds pesaient aussi sur l'indice vedette: Novartis perdait 0,8%, Nestlé 1,4% et Roche 1,7%. Le géant suisse de l'alimentation a suspendu ses voyages d'affaires jusqu'au 15 mars face à la propagation de l'épidémie de coronavirus, a indiqué mardi un porte-parole du groupe à l'AFP.

Julius Bär et Partners group (-2,6%) partageaient la lanterne rouge, suivis de Sonova (-2,6%) sans informations particulières. Les autres bancaires n'en menaient pas large également. Credit Suisse baissait de 1,8% et UBS de 1,5%.

Le marché élargi était animé par une série d'entreprises ayant publié leurs résultats annuels. Georg Fischer (-1,4%) a vu sa performance chuter l'an dernier. Alors que le groupe industriel schaffhousois a vu ses revenus et ses commandes se tasser, le bénéfice net a dégringolé de 38,4% à 173 millions de francs suisses.

EFG (+1,2%) a nettement accéléré sa collecte d'argent l'année dernière, au profit d'un deuxième semestre très favorable. Malgré une croissance des recettes supérieure aux attentes, la rentabilité s'avère décevante.

Orior (+0,8%) a bouclé 2019 sur un chiffre d'affaires en hausse frôlant les 600 millions de francs suisses, et est parvenu à étoffer sa marge brute d'exploitation, même si le bénéfice brut accuse un léger repli.

Allreal (-0,7%) a engrangé des résultats en progression au cours de l'exercice 2019. Le conseil d'administration proposera un dividende en hausse de 0,25 franc à 6,75 francs suisses.

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