Zurich (awp) - La Bourse suisse renforçait ses gains vendredi à l'approche de la mi-journée, après avoir subi la veille la crainte des investisseurs sur les répercussions économiques de la pandémie de coronavirus. En Suisse, la saison des résultats se poursuivait avec ceux, sans surprise, de Swiss Re et de la BNS.

"Les indices européens ont nettement reculé la veille, enregistrant leur pire performance en quatre semaines en raison des craintes que la reprise économique des dernières semaines soit sur le point de s'essouffler", ont estimé les analystes de CMC Markets dans une note.

Selon ces derniers, les incertitudes concernant la santé de la conjoncture américaine inquiètent les investisseurs et pesaient sur le dollar, alors que l'élection présidentielle de novembre se rapproche à grand pas.

L'impact conjoncturel du coronavirus se fait lourdement ressentir. Les Etats-Unis ont publié jeudi un produit intérieur brut (PIB) en chute de près de 33% entre avril et juin en rythme annualisé (-9,5% sur un an), plongeant la première économie mondiale en récession.

En Europe aussi, se profilait un bain de sang. L'Italie est entrée en récession après une chute de 12,4% du PIB au 2e trimestre, tout comme l'Espagne qui affiche sur la période une croissance en baisse de 18,5% et la France (-13,8%).

A la Bourse suisse vers 10h45, l'indice vedette SMI accélérait de 0,9% à 10'182,73 points, tandis que le SLI s'adjugeait 1,22% à 1548,41 points. Le SPI renforçait également la cadence et prenait 0,72% à 12'616,38 points.

Credit Suisse (+1,3%) se hissait en haut du podium. Le groupe bancaire a publié la veille de solides résultats trimestriels et dévoilé une réorganisation de ses activités dans la banque d'affaires. RBC a augmenté l'objectif de cours de la banque zurichoise. Son homologue et concurrent UBS (+2,5%) était aussi vivement recherché.

Logitech (+2,9%), Alcon (+2,3%) et Vifor (+2,1%) progressaient également.

Swiss Re (+1,9%) a confirmé avoir accusé sur les six premiers mois de l'année une perte sèche de 1,1 milliard de dollars, attribuée à des demandes et réserves de couverture liées à la pandémie de Covid-19 pour 2,5 milliards.

Les poids lourds évoluaient dans des directions opposées. Tandis que Nestlé (-0,7%) cédait ses gains, Roche (+0,3%) et Novartis (+0,4%) rebondissaient. La filiale américaine de Roche, Genentech, a obtenu de l'Agence américaine des médicaments (FDA) une nouvelle homologation pour son médicament Tecentriq. Le feu vert porte sur une combinaison de Tecentriq, Cotellic et Zelboraf pour le traitement du mélanome avancé avec mutation Braf V600.

Le géant alimentaire a dévoilé jeudi des résultats solides au premier semestre et plusieurs analystes ont dans la foulée relevé leurs objectifs de cours.

Outre Nestlé, les plus fortes baisses étaient subies par Clariant (-1,7%), Richemont (-0,4%) et Schindler (-0,2%). Le chimiste rhénan poursuivait sa baisse de la veille. Le groupe a vu ses recettes reculer au premier semestre, mais a nettement amélioré sa rentabilité après avoir effectué l'année dernière des provisions pour une enquête cartellaire de l'Union européenne.

Sur le marché élargi, LM Group (+6,8%), propriétaire de lastminute.com, a annoncé des ventes en chute libre et un résultat d'exploitation négatif au premier semestre.

Mobimo (+2,4%) a montré une certaine résistance à la pandémie de coronavirus au cours du premier semestre, dépassant les attentes des analystes.

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