Zurich (awp) - La Bourse suisse continuait la course aux abris mardi à l'approche de la mi-journée, échaudée à l'instar des principales places financières mondiales par l'incursion en territoire négatif du prix du brut américain. Cette évolution inédite traduit l'arrivée à saturation des capacités d'entreposage au pays de l'oncle Sam, alors que la pandémie de coronavirus assèche la demande en hydrocarbures.

La panique a atteint de telles proportions lundi, que plus personne ou presque ne souhaite détenir de contrats sur le pétrole parvenant à échéance aujourd'hui et que les possesseurs de tels contrats sont prêts à rémunérer les investisseurs qui les en débarrasseraient, explique Ipek Ozkardeskaya.

"Trop fiers ou trop cupides, les producteurs de pétrole ont continué à pomper malgré la constitution inutile de stocks depuis le début de la pandémie", résume l'analyste de Swissquote, qui estime que seul un arrêt complet de l'extraction offrirait un répit au marché.

En Suisse, les chiffres du commerce extérieur en mars ont attiré l'attention des investisseurs. Profitant d'un fort rebond des exportations de produits pharmaceutiques et chimiques, la balance commerciale a clôturé sur un excédent de 8,34 milliards de francs suisses au premier trimestre. Presque tous les autres secteurs ont néanmoins essuyé un repli des exportations en mars.

A 10h55, Le Swiss Market Index (SMI) cédait 1,42% à 9646,12 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,50% à 1393,64 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,19% à 11'886,78 points. Sur les trente plus lourdes valorisations, seules trois conservaient la tête hors de l'eau.

Sika (+3,5%) prenait la tête du classement provisoire. Le chimiste de la construction a publié une nouvelle performance trimestrielle robuste, faisant fi de la pandémie pour afficher une croissance de plus de 10% sur un an. Les objectifs 2020 ont certes été suspendus, mais la feuille de route à moyen terme est reconduite.

Vifor (+0,4%), qui a annoncé un succès clinique pour la coentreprise VFMRC dans le domaine de l'hémodialyse, et la nominative Givaudan (+0,2%), qui a vu sa recommandation relevée à "buy" par Liberum, complétaient le maigre peloton de rescapés.

A l'opposé, traité hors dividende de 5,90 francs suisses, Swiss Re (-8,7% ou 6,90 francs suisses) tenait fermement la lanterne rouge.

La volatile AMS (-4,8%) complétait la liste des plus grands perdants, aux côtés des bancaires UBS (-2,7%), Julius Bär (-2,6%) et Credit Suisse (-2,3%).

Les valeurs du luxe Swatch (-2,0%) et Richemont (-1,4%) figuraient également dans le bas du tableau, handicapées par la confirmation de la chute des exportations en mars.

Les poids lourds n'étaient d'aucun soutien, alors que Nestlé (-1,4%), Novartis (-1,2%) et Roche (-1,0%) étaient uniformément dans le rouge.

Sur le marché élargi, Sulzer (+0,1%) a suivi l'exemple de Sika sur le plan de la résistance en début d'année. Le conglomérat industriel prévient toutefois que la suite de l'exercice s'annonce plus compliquée.

SIG Combibloc (-3,4%) a décroché une commande d'envergure en Allemagne.

Implenia (+0,3%) planifie l'entrée en Bourse de son émanation Ina Invest autour du 12 juin.

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