Afin d’illustrer le fossé en matière de performance, nous avons choisi deux indices : le S&P Banks Index pour les banques américaines et le Stoxx 600 Banks Index pour les banques européennes. A noter que chaque indice regroupe l’ensemble des acteurs bancaires côtés au sein de leur continent respectif.

Résultat ? La différence est flagrante. Les banques européennes peinent à suivre le rythme effréné des établissements américains. Sur les 5 dernières années, le cours des banques américaines a progressé de 55% alors que celui des banques européennes a, tenez-vous bien, affiché une performance négative de -25% !

A l'heure actuelle, les banques européennes sont dans l’ensemble moins bien valorisées que les banques américaines, notamment au regard des ratios de Cours / Chiffre d’affaires (Price/Sales), Cours / Valeur comptable (Price/Book) mais aussi de Cours / Bénéfices (Price-to-Earnings). Plusieurs facteurs sont à l'origine de ces écarts. En Europe, les taux directeurs sont beaucoup plus bas et ce depuis plus longtemps qu'aux Etats-Unis, ce qui pèse sur les marges. De plus, la croissance a été relativement continue outre-Atlantique depuis 2010. En Europe, elle a été entrecoupée par la crise de la dette en zone euro, la remise en question de la monnaie unique, mais aussi les incertitudes politiques (Brexit, Italie...).  

Et les banques françaises dans tout ça ?

En comparant les performances de Natixis, BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole au S&P Banks Index, le décalage est lui aussi très marqué. Malheureusement, les banques françaises ne dérogent pas à la règle et l’écart est encore plus significatif sur 5 ans, avec une performance moyenne pour les quatre banques françaises de -2,1%, contre le gain déjà évoqué de 55% pour l’indice des banques américaines.

Seul élément positif : les banques françaises comblent timidement leur retard boursier sur les six derniers mois (depuis le 18 août 2019). Mais seront-elles capables de maintenir la cadence ?