Neuchâtel (awp/ats) - Le CSEM, à Neuchâtel, coordonne un projet européen nommé Clean Sky Swissmodics qui développe un oeil électronique qui pourra détecter les dommages et les défauts dans les fuselages des avions. Ce dispositif facilitera considérablement les inspections, en évitant de longs arrêts au sol ou des démontages.

Les dommages, liés à des collisions avec des oiseaux par exemple, n'apparaissent pas toujours là où a eu lieu le choc. C'est notamment le cas avec les matériaux composites, qui sont de plus en plus utilisés dans l'aviation, a indiqué lundi le CSEM dans un communiqué.

"Lorsqu'un impact se produit sur des matériaux composites, cela crée une onde de choc, qui se propage et peut aller causer des dégâts - appelés des délaminages - loin de l'impact. Cela rend la détection plus difficile", a expliqué Pierre-François Rüedi, expert au CSEM et responsable du projet, cité dans le communiqué. Les inspections sont donc longues et coûteuses.

Dans le cadre du projet européen, le CSEM, associé à l'Université Jean Monnet à St-Etienne (F) et à Almay Technologies à Chauvigny (F), va développer un capteur d'image de moins d'un millimètre d'épaisseur à large gamme spectrale, qui pourra être inséré dans la structure en composite des avions et détecter ces dommages. Cette nouvelle technologie pourrait réduire drastiquement la durée des inspections.

Le capteur d'image sera conçu pour être sensible à différentes longueurs d'onde : le visible (c'est-à-dire la lumière visible à l'œil nu), les rayons X (utilisés par exemple pour l'imagerie médicale) et les rayons infrarouges (une technologie que l'on retrouve notamment pour la détection de chaleur). Selon les dommages à déceler ou les lieux explorés, le capteur offrira donc trois gammes d'inspection possibles, afin de choisir la plus efficace.

Avions plus légers

Le capteur sera composé d'une puce électronique surmontée de différents types de couches sensibles, qui pourront chacune capter une longueur d'onde différente. Le CSEM est en charge du développement de cette puce, ainsi que de l'étude de la composition des couches, en collaboration avec les chercheurs de l'Université Jean Monnet, qui les caractériseront.

Almay Technologies, spécialiste des composites pour l'aéronautique, s'occupera de la validation du dispositif sur des structures composites contenant des défauts. "Le projet, qui s'achèvera en août 2023, doit ouvrir la voie au développement d'avions plus légers avec les bénéfices environnementaux qui en résulteront", a précisé le CSEM.

ats/vj