TEL AVIV, 12 octobre (Reuters) - Des familles franco-israéliennes victimes des attaques meurtrières du Hamas en ont appelé jeudi aux autorités françaises pour tenter d'avoir des nouvelles de leurs proches disparus, dont certains ont sans doute été enlevés.

Lors d'une conférence de presse à Tel Aviv, les proches des 17 disparus - qui s'ajoutent aux 12 morts confirmés pour l'instant par Paris -, ont livré des témoignages poignants des violences qui ont fait au moins 1.300 morts, selon un bilan de la télévision publique israélienne Kan.

"Ma fille n'est pas partie pour faire la guerre, elle est partie pour danser", a dit Doron Journo dont la fille Karin, 24 ans, participait à une rave party sur un terrain proche de la bande de Gaza attaqué par le Hamas samedi matin.

"Je supplie Emmanuel Macron de nous aider", a déclaré, des sanglots dans la voix, la soeur de la disparue, Meitav. "Je veux que ma soeur revienne, je veux que tout le monde retrouve sa famille disparue".

"Macron doit tout faire pour que les civils sortent de là", a renchéri Samuel Ben David, frère de Céline Ben David-Nagar, jeune mère de famille de 32 ans originaire de Lyon arrivée en Israël en 2006 et aujourd'hui portée disparue. "Céline est française, sa fille est française".

"Je vous en prie, ramenez ma femme", a ajouté son mari, Ido Nagar, venu à la conférence de presse avec leur bébé de six mois.

Emmanuel Macron, qui a reçu l'ensemble des chefs de partis à la mi-journée à l'Elysée, doit prononcer une allocution télévisée à 20h00.

Batsheva Yaalomi, mère de trois enfants dont Ethan, 12 ans, fait partie des disparus, a longuement raconté comment elle et sa famille ont été attaqués et poursuivis par des combattants du Hamas.

"Je ne souhaite à aucune maman de traverser ce cauchemar, de ne pas savoir où est son fils", a déclaré la jeune franco-israélienne, dont le mari a également disparu. "Notre kibboutz et celui d'à côté ont été détruits, on vivait près de Gaza, on voulait la paix".

Les autorités israéliennes ont conditionné la levée du siège de la bande de Gaza à la libération de tous les otages.

L'Etat hébreu a juré d'anéantir le mouvement islamiste Hamas en réponse à ce qui constitue l'attaque la plus meurtrière contre des civils de confession juive commise depuis l'Holocauste.

La plupart des victimes sont des civils abattus chez eux, dans la rue ou lors d'un festival de musique techno qui se déroulait près de la frontière avec Gaza, où des dizaines d'otages israéliens et étrangers sont détenus; Israël affirme en avoir identifié 97. (Reportage Janis Laizans à Tel Aviv, avec Elizabeth Pineau et Ingrid Melander à Paris, édité par Blandine Hénault)