WASHINGTON/RIGA, 19 novembre (Reuters) - Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont exprimé mercredi des doutes sur la possibilité de conclure d'ici au 24 novembre un accord définitif sur le programme nucléaire iranien.

Le dossier sera évoqué ce jeudi à Paris par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Les négociateurs de la république islamique et des puissances du P5+1 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité l'Onu, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie + l'Allemagne) se sont retrouvés mardi à Vienne pour un nouveau cycle de discussions et de tractations censées aboutir lundi prochain.

"A l'heure actuelle, je pense qu'il sera difficile, mais pas impossible, d'arriver là où nous souhaitons aller", a déclaré Tony Blinken, vice-conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, lors d'une audition devant le Congrès des Etats-Unis.

En déplacement en Lettonie, le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond, a pareillement déclaré qu'il n'était pas optimiste sur le respect de cette date-butoir tout en indiquant qu'il pourrait y avoir un moyen de prolonger les négociations.

"Je ne suis pas optimiste sur notre capacité à tout boucler d'ici lundi, mais je pense que si nous progressons de manière significative, nous pourrons peut-être trouver un moyen de repousser cette date butoir", a dit le secrétaire au Foreign Office.

Les négociations doivent permettre de trouver une issue à la crise en cours depuis 2002 sur les ambitions nucléaires de l'Iran. Téhéran affirme que son programme est uniquement centré sur les usages civils de l'atome, les Occidentaux le soupçonnent de vouloir se doter de la bombe atomique.

Pour Tony Blinken, tout va dépendre de l'Iran et de sa capacité à "prendre les mesures qu'il faut pour nous convaincre et pour convaincre nos partenaires que son programme ne serait qu'à des fins pacifiques. Au moment où nous parlons, nous ne le sommes pas".

En échange d'engagements de l'Iran sur une diminution de ses capacités d'enrichissement de l'uranium, l'accord doit permettre la levée progressive des sanctions.

Mais Téhéran estime que l'enrichissement de l'uranium pour alimenter des centrales nucléaires relève de son droit souverain. "Nous sommes ici pour trouver une solution qui respecte les droits de la nation iranienne et écarte les inquiétudes légitimes de la communauté internationale", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, mardi à son arrivée à Vienne. (Arshad Mohammed à Washington et Aija Krtaine à Riga; Henri-Pierre André pour le service français)