LONDRES (awp/afp) - Les prix des transports de matières premières sèches ont baissé la semaine dernière dans le sillage des taux des navires "Capesize", qui ont souffert d'une baisse d'activité, tandis que les taux des pétroliers ont également décroché face à un nombre trop important de navires disponibles.

Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation moyenne des tarifs pratiqués sur 20 routes de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.) a fini vendredi à 587 points, soit un minimum en cinq semaines, contre 610 points une semaine auparavant.

Le Baltic Capesize Index 2014 (BCI 2014), qui compile les tarifs de la catégorie de navires Capesize, forcés par leur taille imposante à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance, a terminé la semaine à 927 points - après être monté mardi jusqu'à 1.018, un maximum en six semaines - contre 1.006 points une semaine auparavant.

Si les taux sont parvenus à poursuivre jusqu'à mardi le rebond amorcé la semaine précédente, s'affichant au plus haut depuis début mai, ils sont ensuite repartis à la baisse faute d'activité suffisante dans les bassins Atlantique et Pacifique.

Alors que le transport de minerai de fer depuis l'Australie vers la Chine avait été le principal moteur du récent rebond des taux des Capesize, les mineurs étant prêts à payer davantage pour des navires disponibles immédiatement, ce regain d'activité dans le Pacifique n'a pas duré, ont noté les analystes du courtier Fearnleys.

En outre, dans le bassin Atlantique, "il y a un manque d'activité avec peu de cargaisons disponibles et davantage de navires pour des départs immédiats", ont-ils poursuivi.

A plus long terme, les analystes du courtier Banchero Costa ont estimé que le marché des Capesize, quoique toujours victime d'une surcapacité importante de navires qui pèse sur les taux, devrait bénéficier d'un nombre limité de nouvelles commandes de navires et d'un commerce maritime de minerai de fer qui s'annonce stable dans le futur.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales) empruntées par des navires de la catégorie "Panamax" a terminé pour sa part quasiment à l'équilibre vendredi à 546 points, contre 543 points une semaine auparavant.

Le transport de grains en provenance d'Amérique latine, qui s'est poursuivi à un bon rythme, a continué à focaliser l'attention des investisseurs, même si peu de cargaison émergeaient pour le mois de juillet, invitant les investisseurs à la prudence, ont commenté les analystes du Baltic Briefing.

De leur côté, les taux des pétroliers ont nettement perdu du terrain la semaine dernière, faute d'une demande suffisante des affréteurs pour les semaines à venir.

L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd, a fini vendredi à 718 points - après être tombé mardi à 715, un minimum en huit mois et demi - contre 730 points la semaine précédente.

"Alors que la demande pour les navires VLCC ("Very Large Crude Carriers", la deuxième plus grosse catégorie de tankers transportant du brut, NDLR) a diminué durant la semaine, les taux ont plongé dramatiquement à la fois au départ du Moyen-Orient et de l'Afrique de l'Ouest", ont expliqué les analystes du courtier Fearnleys.

Selon ces derniers, les perspectives pour le marché des VLCC demeurent donc mornes pour les armateurs cet été alors que les affréteurs gardent le contrôle sur les prix.

En effet, ont précisé les analystes du courtier MJLF, "des navires continuent d'être ajoutés à la flotte, bouleversant le délicat équilibre entre l'offre et la demande".

Le Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), a terminé pour sa part à 443 points vendredi, soit un plus bas depuis le 10 novembre 2009, contre 473 points sept jours auparavant.

Selon plusieurs analystes, le nombre trop important de navires disponibles par rapport aux cargaisons à transporter devrait maintenir les taux du transport de produits pétroliers sous pression dans les semaines à venir.

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