En effet, le premier ministre Antonis Samaras vient de faire le tour de l’Europe pour rencontrer les dirigeants européens afin d’obtenir un délai de deux ans repoussant en 2016, au lieu de 2014, l’équilibre budgétaire. Cette demande s’est accompagnée de la présentation d’un troisième plan de 11.5 milliards d’euros d’économies supplémentaires.

La Grèce est rentrée dans une dépression profonde (5e année de récession consécutive), et le pays est exsangue avec 22% de chômeurs dont la majorité ne touche plus d’indemnités ; la baisse généralisée des salaires et des retraites jusqu’à 30% avec 1/3 de la population  qui vit sous le seuil de pauvreté, pousse l’ensemble du pays dans une iniquité majeure car les plus fortunés peuvent transférer leurs dépôts bancaires à Chypre pour échapper aux différentes pressions fiscales.


  Hausse ininterrompue du taux de chômage grec depuis 2009 
                              

L’Etat freine les dépenses lorsqu’il ne les annule pas carrément ; la forte réduction des commandes publiques entraîne des faillites en série dans le bâtiment. Ce secteur connaît notamment une baisse graduelle de l’activité depuis la fin des jeux olympiques de 2004. Le mal n’est donc pas récent et l’administration locale qui n’est pas une championne de la collecte d’impôts s’est enfoncée après des dépenses somptuaires générées par cet événement planétaire.

La chute de la consommation entraîne également la fermeture de nombreux magasins (+25 %) sur un an dans la capitale et plus de 1000 faillites d‘entreprises sont recensées, par semaine, dans le pays.

Le système grec repose sur des piliers hétérogènes, certains économistes n’hésitent pas comparer l’économie sociale et ses coûts salariaux, avec ceux de l’Europe du Sud-Est (telles Bulgarie, Roumanie) alors que l’imposition globale s’établit sur les mêmes bases que celles du nord de l’Europe ; ce déséquilibre ne peut perdurer.

L’Etat grec doit, par ailleurs, se délester de nombreuses entreprises publiques notamment la loterie nationale KINO dont la société OPAP est cotée sur l’indice composite d’Athènes et qui se valorise à 1.6 milliard pour 400 millions de profits. Selon les rumeurs, elle devrait être vendue à la Française Des Jeux.

Il faut dire que le pays ne peut se permettre de manquer l’octroi d’un prochain déblocage vital, de 31.5 milliards, validé en septembre par les inspecteurs de la Troïka. Le mémorandum défendu par le premier ministre grec s’inscrit dans un contexte d’urgence même si les différentes interventions des responsables européens divergent sur le coût supplémentaire (proche de 20 milliards) d’un rallongement de deux ans pour obtenir l’équilibre budgétaire


Néanmoins, il parait délicat pour les européens d’abandonner la Grèce qui se situe à l’extrémité orientale du Vieux Continent dans une région du monde où se concentrent des tensions géopolitiques. L’épilogue se rapproche…