par Laetitia Volga

Wall Street devrait progresser à l'ouverture jeudi et les Bourses européennes sont en hausse à mi-séance, rassurées pour le moment quant aux perspectives économiques après une bonne statistique commerciale chinoise, même les tensions toujours palpables entre les Etats-Unis et la Chine inquiètent toujours.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 1,2% à 1,5%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,77% à 4.467,5 points vers 10h55 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,76% et à Londres, le FTSE s'octroie 0,72%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,79%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,7% et le Stoxx 600 de 0,74%.

Les nouvelles en provenance de Chine ce jeudi ont agréablement surpris les acteurs du marché puisque les exportations y ont progressé pour la première fois de l'année, de 3,5% sur un an en avril contre une contraction de 15,7% attendue par les économistes et un déclin de 6,6% en mars.

Cette bonne nouvelle est toutefois à relativiser car l'indice PMI des services publié également en début de journée traduit une contraction de l'activité pour un troisième mois consécutif.

En Europe, les indicateurs du jour ont montré une chute plus importante que prévu de la production industrielle en Allemagne (-9,2%) et en France (-16,2%) au mois de mars.

Les marchés surveilleront les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis, qui pourraient porter à plus de 33 millions le nombre de demandes d'allocations chômage depuis le 21 mars, soit environ 22% de la population active.

Les investisseurs restent par ailleurs sur leurs gardes face au risque d'aggravation des relations entre Washington et Pékin. D'après l'agence Bloomberg, les deux pays devraient discuter la semaine prochaine des progrès dans la mise en oeuvre de la première phase de l'accord commercial que Donald Trump a menacé d'annuler si Pékin ne respectait pas ses engagements.

VALEURS EN EUROPE

Dans l'actualité toujours très nourrie des résultats, le sidérurgiste ArcelorMittal gagne 2,75% après avoir battu le consensus au premier trimestre.

Parmi les valeurs françaises qui profitent de leurs publications, Rubis prend 4,69% et Nexans 6,27%. Le premier a vu son chiffre d'affaires progresser de 19% au premier trimestre, le second dit négocier un prêt garanti par l'Etat.

Ailleurs en Europe, le brasseur Anheuser-Busch Inbev s'adjuge 2,7% et le spécialiste du prêt-à-porter en ligne Zalando 9,96%, la meilleure performance du Stoxx 600.

A la baisse, l'opérateur britannique BT chute de 6,3% après avoir suspendu le versement d'un dividende, parmi le plus élevé de la Bourse de Londres, et retiré ses perspectives financières suite à la pandémie de coronavirus.

Legrand cède 2,25% après des prévisions sombres pour le trimestre en cours et Air France-KLM abandonne 3,66% après avoir creusé ses pertes et dit envisager des réductions d'effectifs.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar est en petite hausse face à un panier de devises de référence et l'euro se maintient sous 1,08 dollar, toujours affaibli par les multiples signes de chute de l'activité et par le jugement allemand remettant en cause le bien-fondé du programme de rachat de dettes de la Banque centrale européenne.

La livre sterling est en hausse face au dollar et à l'euro après les décisions de la Banque d'Angleterre, qui a laissé sa politique monétaire inchangée tout en se disant prête à augmenter son soutien à l'économie britannique et suggéré un rebond de 15% de son économie en 2021.

"La BoE prévoit un bond assez important du PIB pour l'année prochaine et son scénario d'une baisse de 14% du PIB cette année n'est pas aussi mauvais que certains des chiffres publiés au cours des six dernières semaines", a déclaré Jane Foley, analyste chez Rabobank.

Du côté des devises émergentes, la livre turque est tombé à un plus bas historique face au dollar, souffrant de spéculations selon lesquelles la Réserve fédérale américaine refuserait à Ankara l'accès à des liquidités en dollars alors que les réserves de changes du pays s'épuisent.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans est pratiquement inchangé à -0,496% mais son équivalent italien est remonté au-dessus de 2% pour la première fois depuis le 24 avril, signe que les tensions persistent sur le marché obligataire de la zone euro trois jours après le jugement de la cour constitutionnelle allemande.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à dix ans s'affiche à 0,706% après être monté mercredi à 0,743%, son plus haut niveau depuis trois semaines, en réaction à l'annonce d'une augmentation marquée du montant des prochaines adjudications du Trésor.

PÉTROLE

Les chiffres de la balance commerciale en Chine et les informations selon lesquelles l'Arabie saoudite a relevé ses prix de vente pour juin après avoir rendu ses exportations pour mai favorisent la hausse des cours: le Brent prenant 6,53% à 31,66 dollars le baril et le brut léger américain 8,96% à 26,14 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)