Pour commencer, comment détermine-t-on les membres du CAC40 ? Euronext classe les entreprises cotées sur son marché réglementé en fonction d'une combinaison de deux critères : les volumes échangés et la capitalisation boursière flottante. Quelques mots sur ces deux notions et un mot sur une troisième :

  • Les volumes échangés: il s'agit de la valeur (en euros) du cumul des échanges négociés dans le carnet d'ordres électronique d'Euronext et des transactions hors-marché mais réalisées dans l'environnement réglementaire d'Euronext sur 12 mois, en moyenne.
  • La capitalisation flottante: il s'agit de la fraction de la capitalisation disponible à la négociation, arrondie au multiple de 5% le plus proche. Pour obtenir le pourcentage de flottant, on retire les actions détenues par certains types d'actionnaires (les personnes initiées, c’est-à-dire les dirigeants, les employés, les fondateurs et leurs familles, ainsi que les participations détenues par l’Etat ou entités publiques et les actions propres).
  • Lors de la révision annuelle, une valeur doit avoir d’un taux de rotation annuel ajusté par le flottant de 20% minimum.

A partir des deux premiers critères, Euronext classe donc toutes les actions inscrites sur son marché réglementé. Les 40 valeurs du haut du classement sont versées dans le CAC40. Les 20 suivantes intègrent le CAC Next 20, surnommé l'antichambre du CAC40, et ainsi de suite.

Des maths et des éléments plus subjectifs

Chaque trimestre, un "conseil scientifique des indices" prend acte des changements dans le classement pour éventuellement modifier la composition des indices. Cette instance doit normalement entériner le classement mathématique. Le règlement Euronext lui permet toutefois de déroger ponctuellement "dans l'intérêt des utilisateurs de l'indice" (en particulier sur des critères de liquidité, de minimisation du taux de rotation et de représentativité sectorielle). Il faut noter que les 35 premières valeurs font d'office partie de l'indice. De la 36e à la 45e place, la priorité est donnée aux sociétés qui sont déjà présentes dans le CAC40 quand il s'agit de procéder à des modifications. Il y a donc une "zone tampon" dans la sélection des valeurs qui sont en queue de peloton du CAC40 et celles qui sont en tête du CAC Next 20, qui est une prime au résident.

Notez également que des règles de plafonnement (vous lirez parfois le terme capping, en anglais) sont prévues au sein du CAC40 : aucune valeur ne peut peser plus de 15% de l'indice. A l'époque où Total était la seule très grosse valeur française, son poids dans l'indice était plafonné. Dernièrement, aucune valeur n'était bridée. Le trio de tête est composé de LVMH (qui pèse 12,3% de l'indice parisien), TotalEnergies (8,8%) et Sanofi (6,1%).

Vivendi en danger ?

Sur la base de ce qui précède, il nous semble que Vivendi est potentiellement en danger sur la mise à jour de mars 2023. Nos pointages montrent que le groupe est à la 48e place du marché parisien en matière de capitalisation flottante et à la 52e au niveau des capitaux échangés. Soit une 49e position sur la base de la moyenne des deux variables. Le candidat le plus sérieux à une entrée dans l'indice pourrait être Edenred, qui émarge à la 32e place en matière de capitalisation flottante et à la 43e côté capitaux échangés. Soit une 36e place moyenne. A surveiller donc.

Du côté du CACNext20, les dossiers les plus fragiles sont Ubisoft et Aéroports de Paris, mais ils ne semblent pas forcément menacés par les deux dossiers les mieux placés, Air France-KLM et Amundi.