Rome (awp/afp) - L'Italie, premier pays touché par l'épidémie de coronavirus en Europe en février, table sur une hausse de son déficit public à 10,8% du PIB en 2020 ramené à 7% en 2021, selon une mise à jour du projet de loi de finances adopté dans la nuit de lundi à mardi.

La péninsule, où la pandémie a fait près de 36.000 morts, prévoit grâce à un vaste programme de relance européen une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 6% en 2021.

Le PIB augmentera de 3,8% en 2022 et 2,5% en 2023, selon un communiqué succinct du gouvernement qui n'a pas encore publié le document complet.

Selon une analyste d'Intesa Sapaolo publiée mardi des doutes peuvent toutefois être opposés à "l'optimisme" du gouvernement sur l'évolution du PIB.

L'Italie compte lancer un vaste plan pour relancer son économie.

Avec 208,6 milliards d'euros de subventions et prêts, la péninsule est le principal bénéficiaire d'un plan de relance européen de 750 milliards d'euros adopté en juillet par les dirigeants de l'UE pour faire face à l'épidémie de coronavirus.

Modernisation du pays, transition écologique, inclusion et parité sont les trois grandes priorités définies par Rome.

Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte a ainsi indiqué que comme le souhaite Bruxelles, au moins 37% des ressources seraient allouées à des investissements "verts", c'est-à-dire "la transition énergétique dans des secteurs stratégiques comme l'automobile, la lutte contre l'instabilité hydrogéologique ou l'efficacité énergétique des bâtiments publics".

Le président de la principale organisation patronale italienne, la Confindustria, a appelé récemment à "un grand pacte pour l'Italie", qui soit "visionnaire".

"Si l'on se trompe sur la façon de dépenser les 209 milliards d'euros de l'Europe (...) les dommages sur le pays seront immenses. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer", a affirmé Carlo Bonomi.

Il a invité à s'inspirer du plan France Relance, avec des choix "courageux" pour améliorer l'égalité hommes-femmes, la formation des jeunes, la productivité et mettre en oeuvre une véritable réforme fiscale.

Il a aussi critiqué les multiples aides adoptées pendant la pandémie, en estimant que l'Italie ne pouvait et ne devait pas "devenir un +assistanatland+".

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