par Leika Kihara

TOKYO, 26 janvier (Reuters) - Des membres du conseil des gouverneurs de la Banque du Japon (BoJ) ont estimé lors de leur réunion de politique monétaire de janvier que l'inflation des prix à la consommation pourrait brièvement s'accélérer pour atteindre 2%, montre le compte-rendu publié mercredi.

De nombreux membres du conseil ont toutefois souligné la nécessité de maintenir une politique monétaire ultra-accomodante pour soutenir l'économie, est-il écrit dans les "minutes".

"Il est possible que la croissance de l'inflation des prix à la consommation en rythme annuel puisse brièvement s'approcher des 2%. Si cela se produit, il sera important d'examiner les raisons qui sous-tendent cette hausse et de déterminer si elles sont durables", a déclaré l'un des membres du conseil.

"L'inflation des prix à la consommation pourrait temporairement atteindre des niveaux d'environ 1,5% au cours du premier semestre de 2022. La question de savoir si cette dynamique est suffisamment soutenue pour que l'inflation se rapproche de l'objectif de 2% dépendra des attentes en matière de salaires et d'inflation - ou, en somme, de la force de la demande", a ajouté un autre membre du conseil.

Lors de sa réunion de janvier, la BoJ a relevé sa prévision pour l'inflation pour l'exercice fiscal débutant en avril prochain et noté le risque accru que la récente hausse des prix s'étende au-delà des produits de base.

Le Japon n'a pas été épargné par l'impact de la flambée mondiale du prix des matières premières, les prix de gros progressant à un rythme record.

Mais des décennies de faible inflation ont rendu de nombreuses entreprises japonaises prudentes en matière de hausse des prix et elles ont plutôt choisi d'absorber les coûts en rationalisant leurs opérations.

Certains membres de la BoJ ont toutefois perçu des signes de changement et ont souligné qu'un nombre croissant d'entreprises répercutaient la hausse des coûts sur les consommateurs.

"De nombreuses entreprises doivent maintenant abandonner leur point de vue traditionnel selon lequel les prix vont continuer à baisser, et changer la façon dont elles fixent les prix", a estimé un troisième membre du conseil. (version française Camille Raynaud)