En prévision de la première réunion des dirigeants, le responsable a déclaré que M. Biden ferait clairement comprendre à M. Petro, qui a appelé à la levée des sanctions contre le Venezuela, qu'il n'est pas prêt à accorder un allègement significatif des sanctions au gouvernement du président Nicolas Maduro tant que celui-ci n'aura pas accepté de prendre des mesures démocratiques avec l'opposition du pays.

Les relations entre la Colombie et le Venezuela se sont réchauffées depuis l'investiture de M. Petro en août, avec le rétablissement des échanges commerciaux entre les deux pays. M. Maduro a salué les mesures prises par Bogota pour organiser une conférence internationale le 25 avril afin de promouvoir la reprise des pourparlers entre son gouvernement socialiste et les hommes politiques de l'opposition.

Les discussions à la Maison-Blanche visent à renouveler les liens historiquement forts entre Washington et Bogota et à définir une nouvelle relation avec le premier président de gauche de la Colombie. L'ordre du jour portera non seulement sur le Venezuela, mais aussi sur la coopération en matière de lutte contre la drogue, les migrations régionales et les efforts de paix déployés par M. Petro avec les groupes rebelles.

Depuis son entrée en fonction, M. Biden a assoupli certaines sanctions américaines contre le Venezuela, pays membre de l'OPEP, afin d'encourager le dialogue politique. Mais les négociations sont à nouveau dans l'impasse et Washington s'oppose pour l'instant à toute nouvelle mesure importante.

"La levée unilatérale des sanctions ne va pas aider le peuple vénézuélien, mais plutôt remplir les poches de ceux qui ont déjà volé des milliards de dollars au Venezuela", a déclaré le fonctionnaire sous couvert d'anonymat. "Les deux présidents vont probablement en discuter et je pense que nous pouvons trouver un terrain d'entente.

Toutefois, soulignant leurs différences, M. Petro a déclaré aux Nations unies à New York en début de semaine que l'objectif de la conférence sur le Venezuela qu'il organise sera "plus de démocratie, zéro sanction".

L'administration Biden a vu d'un bon œil l'organisation d'une telle conférence par M. Petro, mais elle attend d'en connaître les détails avant de décider officiellement si elle y participera et à quel niveau, a précisé le responsable.

Le gouvernement colombien a déclaré qu'il attendait des représentants des États-Unis, de l'Amérique latine et de l'Europe, mais le gouvernement de M. Maduro et l'opposition ne seront pas présents.

La lutte contre la drogue devrait également faire partie des discussions de jeudi, a indiqué le responsable, un autre sujet sur lequel l'administration Biden et le nouveau dirigeant colombien n'ont pas toujours été d'accord.

M. Petro a qualifié d'échec la guerre contre la drogue menée par les États-Unis et a appelé à une nouvelle approche internationale.