KINSHASA, 31 décembre (Reuters) - La police et l'armée congolaises ont multiplié les contrôles dimanche à Kinshasa et tiré des cartouches de gaz lacrymogène contre des opposants rassemblés devant une église au début d'une journée de manifestations contre le président Joseph Kabila.

Les autorités de la République démocratique du Congo (RDC) ont ordonné samedi aux opérateurs de télécommunications de couper l'accès à internet et aux services de SMS dans tout le pays à la veille de ces manifestations organisées à l'appel de mouvements catholiques.

Ces derniers réclament que le chef de l'Etat s'engage à ne pas modifier la Constitution et à ne pas briguer un troisième mandat. Les organisateurs de la contestation demandent aussi la libération de prisonniers politiques.

Le gouvernement a interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes et dans toute la capitale, policiers et militaires fouillaient les véhicules et vérifiaient les identités de leurs passagers.

Devant la cathédrale Notre-Dame-du-Congo, dans le quartier de Lingwala, où le chef de l'opposition Félix Tshisekedi assistait à la messe, des dizaines de membres des forces de sécurité sont intervenus pour bloquer une centaine d'opposants qui s'apprêtaient à entamer une marche.

Félix Tshisekedi, qui avait soutenu l'appel des mouvements laïcs catholiques à manifester, a quitté les lieux en voiture, s'attirant les cris de colère de la foule s'estimant abandonnée.

Majorité et opposition ont conclu le 31 décembre 2016 un accord autorisant Joseph Kabila à rester au pouvoir après l'expiration de son second et dernier mandat tout en l'obligeant à organiser d'ici la fin 2017 une élection pour lui désigner un successeur. Mais ce scrutin a été repoussé par la commission électorale au 23 décembre 2018. (Aaron Ross; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)