FRANCE-VEILLÉE D'ARMES AVANT UNE SEMAINE CRUCIALE POUR LA RÉFORME DES RETRAITES

PARIS - Le gouvernement et les syndicats opposés au projet de réforme du système des retraites ont fourbi leurs armes dimanche avant une semaine cruciale dans leur affrontement autour de cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron, objet d'un mouvement social massif qui continue de provoquer de fortes perturbations dans les transports en France.

Après un week-end de consultations, une réunion s'est tenue à Matignon dimanche soir autour du Premier ministre Edouard Philippe avec les ministres concernés par le dossier, avant une rencontre en format élargi à l'Elysée autour du chef de l'Etat. Rien n'a filtré de ces rencontres.

Sont prévus lundi un "déjeuner de calage" à l'Elysée en présence de ministres et de dirigeants de la majorité et une rencontre entre le haut commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye et l'ensemble des partenaires sociaux.

Mardi, une nouvelle journée de manifestations et de grèves est organisée à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, Unef, MNL et UNL) avant la présentation, mercredi midi, par le Premier ministre, de "l'intégralité" du projet de réforme devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Le ministre de l'Economie a confirmé dimanche que la question du calendrier du retour à l'équilibre du système des retraites - souhaité pour 2025 par l'exécutif - pouvait "faire partie des sujets de discussions". "Quand est-ce que nous faisons cet équilibre financier ? Est-ce qu'il faut prendre un peu plus de temps pour que la pente ne soit pas trop raide pour ceux qui seront concernés ? Ça ne me pose aucune difficulté", a indiqué Bruno Le Maire sur France 3.

Pour la quatrième journée consécutive, le trafic SNCF et RATP a été encore très perturbé dimanche et devrait le rester pour la journée de lundi, selon les prévisions annoncées dimanche soir par les deux groupes qui ont invité les usagers à limiter leurs déplacements dans la mesure du possible.

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POUTINE ET ZELENSKI À PARIS POUR CONFORTER LES AVANCÉES SUR L'UKRAINE

PARIS - Pour la première fois depuis 2016, les présidents russe et ukrainien se retrouvent lundi à Paris pour une réunion en "format Normandie" sous médiation franco-allemande afin de conforter les avancées destinées à parvenir à un règlement du conflit vieux de plus de cinq ans dans l'est de l'Ukraine.

"Il n'y a plus eu de réunion à ce niveau dans ce format depuis trois ans, donc il se passe quelque chose", veut-on croire dans l'entourage d'Emmanuel Macron, qui recevra dans l'après-midi son homologue russe Vladimir Poutine, l'ukrainien Volodimir Zelenski et la chancelière allemande Angela Merkel à l'Elysée.

"Nous espérons et nous nous attendons à ce que cette rencontre donne une autre impulsion au processus de paix", indique de son côté une source gouvernementale allemande à Berlin. "A quel point? C'est difficile de le dire avant."

Quelque 13.000 personnes ont été tuées depuis le printemps 2014 dans le conflit qui oppose dans l'est de l'Ukraine les forces ukrainiennes à des combattants séparatistes pro-russes à la suite de l'annexion de la Crimée par la Russie.

Conclus en 2015 pour régler le conflit, les accords de Minsk sont en grande partie restés lettre morte en dépit des efforts déployés par Berlin et Paris mais des signaux d'ouverture se sont multipliés ces derniers mois, laissant espérer une reprise des pourparlers entre l'Ukraine et la Russie.

Depuis que Volodimir Zelenski est arrivé au pouvoir à Kiev en succédant à Petro Porochenko, dont les relations étaient notoirement compliquées avec Vladimir Poutine, "il y a une nouvelle dynamique dans les discussions visant à appliquer les accords de Minsk", estime une source gouvernementale allemande.

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GB/ÉLECTIONS-JOHNSON ADMET ÊTRE NERVEUX FACE AUX SONDAGES

LONDRES - Boris Johnson a déclaré dimanche être nerveux face au resserrement de l'écart entre son Parti conservateur et l'opposition travailliste dans les intentions de vote de certains instituts de sondage pour les élections législatives de jeudi en Grande-Bretagne.

Le Premier ministre britannique a déclenché ces élections dans l'espoir de récupérer une majorité absolue à la Chambre des communes afin de faire adopter son accord sur le Brexit conclu avec les autres pays de l'Union européenne et garantir ainsi une sortie de la Grande-Bretagne de l'UE le 31 janvier.

A la question de savoir s'il était nerveux face à l'évolution des sondages en vue du scrutin de jeudi, Boris Johnson a répondu sur Sky: "Bien sûr, nous nous battons pour chaque vote. Je pense que c'est un moment décisif pour le pays."

Le Premier ministre britannique a refusé de dire s'il démissionnerait en cas d'absence de majorité conservatrice après les élections.

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SANNA MARIN DEVIENT LA PLUS JEUNE PREMIÈRE MINISTRE DE FINLANDE

HELSINKI - Sanna Marin est devenue dimanche, à 34 ans, la plus jeune Première ministre de Finlande et l'une des plus jeunes dirigeantes au monde après avoir été élue de justesse par son parti social-démocrate (SPD) en remplacement du chef du gouvernement sortant Antti Rinne.

En poste depuis le 6 juin, ce dernier a annoncé la semaine dernière sa démission après avoir perdu la confiance du Centre, l'un des cinq partis de la coalition de centre-gauche au pouvoir en Finlande, pour sa gestion de la grève à La Poste, dont l'Etat finlandais est actionnaire.

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USA-POSSIBLE VOTE CETTE SEMAINE SUR LA MISE EN ACCUSATION DE TRUMP

WASHINGTON - Les élus démocrates à la Chambre des représentants pourraient se prononcer cette semaine sur la mise en accusation de Donald Trump, soupçonné d'avoir fait pression sur l'Ukraine pour servir ses intérêts politiques en vue de l'élection présidentielle américaine de novembre 2020.

La commission des Affaires judiciaires de la Chambre, a dit son président, ne se prononcera pas sur les suites à donner à la procédure de destitution ("impeachment") avant une audience prévue lundi pour étudier les preuves réunies par la commission du Renseignement de la Chambre durant son enquête.

"Il y a des ébauches possibles (d'actes d'accusation) rédigées par différentes personnes", a déclaré le démocrate Jerrold Nadler dimanche lors de l'émission "State of the Union" sur la chaîne CNN.

Interrogé sur l'éventualité qu'un vote sur la mise en accusation de Donald Trump soit organisé cette semaine, il a répondu: "C'est possible".

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KIM JONG-UN "A TOUT À PERDRE" À SE MONTRER "HOSTILE", DIT TRUMP

WASHINGTON/SEOUL - Le président américain Donald Trump a estimé dimanche que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait "tout à perdre" à se montrer "hostile" après l'annonce par Pyongyang d'un test "très significatif" mené avec succès depuis la base de lancement de satellites de Sohae, située sur la côte occidentale de la péninsule.

"Kim Jong-un est trop intelligent et a beaucoup trop à perdre, tout en fait, s'il agit de manière hostile", a écrit sur Twitter le locataire de la Maison blanche. "Il a signé un accord solide sur la dénucléarisation, il n'a pas envie de gâcher sa relation privilégiée avec le président des États-Unis (...)".

Selon l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, qui ne donne aucune précision sur l'arme testée, les résultats du nouvel essai mené sur la base de Sohae vont permettre de changer "le statut stratégique" de la Corée du Nord.

Cette annonce survient sur fond de négociations dans l'impasse entre Washington et Pyongyang sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.

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LIBAN-LE NOM DE SAAD HARIRI RESSURGIT POUR LE POSTE DE PREMIER MINISTRE

BEYROUTH - Le nom du Premier ministre sortant Saad Hariri, qui a démissionné fin octobre face aux vastes manifestations contre l'élite politique au Liban, a ressurgi dimanche comme potentiel candidat à la tête du prochain gouvernement après le retrait de la candidature de l'homme d'affaires Samir Katib.

Ce dernier, auquel Saad Hariri avait lui-même apporté son soutien, a annoncé sa décision après un entretien avec le plus haut dignitaire religieux sunnite du pays, le grand mufti Abdel Latif Deriane.

A la suite du retrait surprise de Samir Katib, la présidence libanaise a annoncé le report au 16 décembre des consultations officielles sur la désignation du futur Premier ministre qui devaient initialement avoir lieu lundi.