G7-STUPEUR ET DÉSACCORDS SUR LE DOSSIER IRANIEN

BIARRITZ - Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a fait dimanche une escale surprise de quelques heures à Biarritz, au deuxième jour d'un sommet du G7 en partie dominé par les tensions au Moyen-Orient, un sujet de dissension persistante entre Américains et Européens.

Véritable coup de théâtre dans un sommet qui suivait jusqu'à présent son cours normal, la venue du chef de la diplomatie iranienne s'est décidée après le premier dîner entre dirigeants du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), samedi soir, selon l'Elysée.

Un responsable de la Maison Blanche a pour sa part qualifié cette visite impromptue de "surprise" pour Donald Trump.

En cinq heures de présence sur le sol français, l'envoyé iranien a eu le temps de rencontrer son homologue français Jean-Yves Le Drian et, plus brièvement, Emmanuel Macron dont il avait déjà croisé la route vendredi à Paris.

"Il est important de faire le point avec lui pour continuer de converger, opérationnaliser les conditions auxquelles nous pouvons avoir une désescalade des tensions et une pause qui permet de négocier utilement", explique-t-on à l'Elysée.

Interrogé sur la présence de Javad Zarif à Biarritz, Donald Trump s'est contenté dans l'après-midi d'un "no comment".

Selon le président français, les dirigeants du G7 se sont mis d'accord sur "deux lignes de force communes", à savoir empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire et éviter une nouvelle dégradation de la situation au Moyen-Orient, singulièrement dans le détroit d'Ormuz.

Si l'Occident veut pouvoir négocier et sauver l'accord de juillet 2015, Iran doit être assuré de pouvoir exporter au minimum 700.000 barils de pétrole par jour, ont déclaré à Reuters dimanche deux responsable iraniens et un diplomate.

Tenus à l'écart du centre-ville ultra sécurisé de Biarritz, les opposants au G7, écologistes et altermondialistes ont poursuivi leurs manifestations et autres actions symboliques.

A BAYONNE, plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à une "marche des portraits", certaines d'entre elles brandissant - à l'envers - des photographies officielles du président français décrochées dans des mairies.

CONFÉRENCE DE PRESSE COMMUNE TRUMP-MACRON - MAISON BLANCHE

Dans le programme quotidien qu'elle transmet à la presse, la Maison blanche a fait savoir dimanche que Donald Trump et Emmanuel Macron tiendraient une conférence de presse commune lundi, à 15h30 (13h30 GMT), à l'issue de la session de clôture du sommet du G7.

TRUMP PROMET À LONDRES UN "TRÈS GROS" ACCORD COMMERCIAL

BIARRITZ - Donald Trump a promis dimanche à Boris Johnson la conclusion d'un très important accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni après le Brexit et estimé que Boris Johnson était l'homme de la situation pour faire sortir son pays de l'Union européenne.

S'adressant aux journalistes avec le Premier ministre britannique avant une rencontre bilatérale sur le commerce, le président américain a déclaré que l'adhésion de la Grande-Bretagne à l'UE avait été un frein sur le plan commercial.

"Nous allons faire un très gros accord commercial, le plus important que nous ayons jamais eu avec le Royaume-Uni", a dit Trump. "A un moment donné, ils n'auront plus l'obstacle - ils n'auront pas le boulet autour de la cheville, parce que c'est ce qu'ils avaient. Donc, nous allons avoir de très bonnes discussions commerciales et de gros chiffres."

Boris Johnson a déclaré au président du Conseil européen Donald Tusk que la Grande-Bretagne quitterait l'UE le 31 octobre, quelles que soient les circonstances.

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COMMERCE

LA CHINE VEUT SORTIR DU CONFLIT AVEC LES USA AVEC "CALME"

PEKIN - La Chine est désireuse de résoudre le conflit commercial qui l'oppose aux Etats-Unis par le biais de négociations "calmes" et ne veut pas d'une escalade, a déclaré lundi le vice-Premier ministre Liu He, négociateur en chef de Pékin pour les pourparlers commerciaux avec Washington.

La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis a connu une nouvelle escalade vendredi, les deux plus grandes puissances économiques au monde annonçant tour à tour le relèvement des droits de douane qu'elles s'imposent.

Cet appel au dialogue du représentant chinois intervient alors que la presse officielle à Pékin écrit lundi que les entreprises américaines commettraient un "suicide" si elles venaient à abandonner le marché chinois, comme l'a suggéré Donald Trump, à qui elle impute l'escalade du conflit.

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AMAZONIE-DES AVIONS MILITAIRES EN APPUI DES POMPIERS

BRASILIA - Des avions de l'armée brésilienne transformés en bombardiers d'eau survolaient dimanche l'Etat amazonien de Rondonia afin de lutter contre les incendies qui ravagent la forêt tropicale et provoquent une inquiétude grandissante au sein de la communauté internationale.

Le président Jair Bolsonaro a pour l'heure autorisé l'armée à intervenir pour lutter contre ces incendies dans sept Etats, à la demande des gouvernements locaux, a indiqué la présidence. Au total, l'Amazonie brésilienne s'étend sur neuf Etats.

L'Amazonie est la plus grande forêt tropicale du monde et sa protection est considérée comme essentielle à la lutte contre le changement climatique en raison des énormes quantités de dioxyde de carbone qu'elle peut absorber.

Près de 80.000 incendies ont été répertoriés à travers le Brésil depuis le début de l'année, un record depuis au moins 2013, selon des données gouvernementales.

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Vers un "mécanisme" international pour l'Amazonie, dit Macron

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HONG KONG: TRENTE-SIX ARRESTATIONS, DONT DES MINEURS, APRÈS LES HEURTS DE DIMANCHE

HONG KONG - La police de Hong Kong a déclaré lundi avoir procédé à l'arrestation de 36 personnes, dont la plus jeune est âgée de 12 ans, suite aux heurts qui ont émaillé dimanche soir une nouvelle journée de manifestations anti-gouvernementales dans la région administrative spéciale.

Pour une deuxième journée consécutive, les forces de l'ordre ont eu recours dimanche aux gaz lacrymogènes pour repousser les manifestants, pour la plupart équipés de masques et vêtus de noir, qui ont lancé des cocktails Molotov.

Un officier de police a tiré un coup de feu en l'air.

Certains manifestants ont descellé des pavés du trottoir afin de les utiliser comme projectiles. D'autres ont aspergé la chaussée de détergents pour la rendre glissante pour la police. Des vitrines des magasins ont été brisées. Certains manifestants ont utilisé des bombes à gaz contre les policiers.

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FRAPPES ISRAÉLIENNES CONTRE UNE CIBLE PALESTINIENNE AU LIBAN

BEYROUTH - L'aviation israélienne a mené, aux premières heures de la journée de lundi, des frappes contre un poste militaire appartenant à un groupe palestinien dans une zone du Liban frontalière à la Syrie, a rapporté le groupe de presse libanais An-Nahar.

Ces raids surviennent après que deux drones israéliens se sont écrasés la veille dans une zone de la banlieue de Beyrouth dominée par le Hezbollah, qui a ravivé les tensions entre l'Etat hébreu et le mouvement chiite libanais soutenu par l'Iran.

Les autorités israéliennes n'ont pas voulu commenter l'information rapportée par An-Nahar, de même qu'elles n'avaient rien dit sur l'incident libanais de dimanche. Tsahal a en revanche déclaré avoir mené des frappes contre des forces iraniennes et des milices chiites samedi près de Damas, indiquant avoir voulu ainsi empêcher une attaque "aux drones tueurs" contre Israël.

Un représentant palestinien basé dans la ville libanaise de Qousaya, cité par An-Nahar, a déclaré qu'un drone avait frappé l'un des sites du FPLP à trois reprises, provoquant des dégâts matériels mais ne faisant aucune victime.

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YÉMEN

ARABIE ET ÉMIRATS METTENT SUR PIED UN COMITÉ POUR UNE TRÊVE

LE CAIRE - L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont mis sur pied un comité conjoint chargé de maintenir un cessez-le-feu dans les provinces yéménites de Shabwah et Abyan, a déclaré la coalition sous commandement saoudien qui lutte contre les rebelles Houthis, citée lundi par la presse officielle.

Les provinces de Shabwah et Abyan sont situées à l'est d'Aden, ville où siège temporairement le gouvernement reconnu par l'Arabie saoudite et dont se sont emparé les forces séparatistes du sud du Yémen.

Dans un communiqué commun, les gouvernements saoudien et emirati demandent à toutes les parties de coopérer afin de parvenir au désengagement et au redéploiement des troupes dans le cadre des efforts militaires de la coalition.

L'initiative des séparatistes, soutenus par les Emirats, a fragilisé la coalition arabe sunnite qui combat depuis mars 2015 au Yémen les rebelles chiites Houthis, proches de l'Iran.