LA POSITION DE MAY PLUS FRAGILE QUE JAMAIS À LA VEILLE DES EUROPÉENNES

LONDRES - L'ultime pari de Theresa May sur le Brexit semblait condamné à l'échec mercredi, quelques heures à peine après que ses propositions de voter sur l'opportunité d'un second référendum et d'opter pour des relations commerciales plus étroites avec l'Union européenne ont été rejetées par ceux-là même que la Première ministre britannique tentait de rallier.

Dans les rangs de l'opposition travailliste, avec lequel May a tenté vainement de négocier un compromis pendant six semaines, comme dans son propre Parti conservateur, le plan exposé mardi par la Première ministre pour faire adopter son projet de loi sur l'accord de retrait (WAB) a fait long feu.

"L'examen en seconde lecture proposé sur le WAB est clairement voué à l'échec, gaspiller davantage de temps sur les espoirs perdus de salut de la Première ministre ne fait donc aucun sens. Elle doit partir", a déclaré à Reuters l'élu conservateur Andrew Bridgen.

"Il est désormais évident que la majorité écrasante du parti, au Parlement, parmi ses militants et dans son électoral, est désormais d'accord: elle doit partir."

Du côté de l'opposition travailliste, pas question non plus de venir au secours de May. "Je pense sincèrement qu'il serait judicieux que la Première ministre renonce à mettre ce plan aux voix", a déclaré Keir Starmer, porte-parole du Labour pour le Brexit, au micro de la BBC.

LE POINT sur les négociations du Brexit

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EUROPÉENNES

MACRON SALUE LES "QUALITÉS ÉMINENTES" DE BARNIER

PARIS - Emmanuel Macron salue les "qualités éminentes" de Michel Barnier qui justifient selon lui qu'il puisse prétendre à succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, dans un entretien publié mercredi dans le quotidien belge Le Soir.

L'actuel négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit n'est pour l'instant pas candidat à ce poste et son camp, le Parti populaire européen (PPE), premier groupe au Parlement européen, a choisi l'Allemand Manfred Weber comme candidat.

Ce dernier est soutenu par la chancelière allemande, Angela Merkel, mais sa candidature est rejetée à Paris, qui pourrait tenter d'obtenir la nomination de Michel Barnier.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens se réuniront mardi à Bruxelles pour discuter, à la lumière des résultats des élections européennes qui s'achèveront dimanche, des modalités de nomination aux postes qui seront à pourvoir dans les prochains mois : présidences de la Commission, du Conseil européen et de la Banque centrale européenne en particulier.

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LA REPRISE D'ASCOVAL PAS MENACÉE PAR BRITISH STEEL-BERCY

PARIS - Le placement de British Steel sous administration judiciaire en Grande-Bretagne ne remet pas en cause le plan de reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), déclare mercredi le ministère de l'Economie et des Finances, qui confirme le soutien de l'Etat français à l'opération.

"L’État français maintient son soutien à British Steel Saint-Saulve (ex-Ascoval), dont le plan d’affaire à la reprise ne dépendait pas des activités britanniques du groupe, ni industriellement, ni pour son plan de financement qui n’est pas remis en cause", indique Bercy dans un communiqué.

Pour le ministère, le placement sous administration judiciaire de British Steel "n’inclut pas l’aciérie de British Steel Saint-Saulve qui est détenue par une autre société du groupe" et la maison mère du sidérurgiste britannique "a confirmé sa capacité à mener à bien la reprise d’Ascoval et à apporter les fonds nécessaires dans le calendrier prévu."

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LA COMMISSION EUROPÉENNE ENQUÊTE SUR CASINO ET INTERMARCHÉ

PARIS - La Commission européenne a fait procéder lundi à des perquisitions dans les locaux de deux entreprises françaises de la distribution alimentaire pour des soupçons de pratiques anticoncurrentielles.

L'exécutif européen n'a pas précisé mercredi quelles étaient les entreprises visées mais Casino a confirmé que des perquisitions avaient été menées dans ses locaux et Intermarché a dit faire l'objet d'une enquête.

Bruxelles s'intéresse aux pratiques des acheteurs de la centrale d'achat Incaa, notamment lors des négociations tarifaires avec les géants de l'agroalimentaire et de la grande consommation en 2016 et 2017.

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FRANCE

LE SÉNAT ADOPTE LA TAXE SUR LES GÉANTS DU NUMÉRIQUE

PARIS - Le Sénat a adopté mardi soir le projet de loi instaurant une taxe nationale qui cible les géants du numérique, avec l'espoir d'avancer vers un consensus à l'échelle internationale dans les prochains mois.

Au total, 181 sénateurs ont voté pour et 4 contre ce texte qui instaure une taxe de 3% sur le chiffre d'affaires numérique réalisé en France, sur les activités de publicité ciblée en ligne, de vente de données à des fins publicitaires et de mise en relation des internautes par des plates-formes.

Cette taxe, présentée par l'exécutif comme un dispositif de justice et d'efficacité fiscale a fait l'objet de vives critiques de la part des Etats-Unis, qui ont demandé à la France d'abandonner ce projet après avoir brandi la menace de représailles.

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AFFAIRE BENALLA

UNE JOURNALISTE DU MONDE CONVOQUÉE PAR LA JUSTICE

PARIS - La journaliste du Monde Ariane Chemin, à l'origine des révélations sur les agissements ayant conduit au licenciement de l'ancien chargé de mission de l'Elysée Alexandre Benalla, qui ont fait trembler l'exécutif, va être entendue par la justice, annonce mercredi le quotidien.

"Ariane Chemin est convoquée le 29 mai par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure dans le cadre d’une enquête qui vise des articles sur les affaires Benalla", écrit Luc Bronner, directeur de la rédaction du Monde.

Luc Bronner qualifie "d'inquiétante" la convocation de la journaliste, jugeant que "l’intérêt public suppose de pouvoir enquêter sur les entourages et les liens entretenus par des collaborateurs de l’Elysée ou de Matignon, quels que soient leurs parcours antérieurs".

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LA CHINE PRÊTE À POURSUIVRE LES DISCUSSIONS AVEC LES USA

WASHINGTON - Pékin est disposé à reprendre les discussions commerciales avec Washington, a déclaré mardi l'ambassadeur chinois aux Etats-Unis, reprochant aux négociateurs américains d'avoir "changé d'avis" sur des engagements préliminaires visant à mettre fin au conflit commercial sino-américain.

Dans un entretien diffusé mardi par la chaîne Fox News, Cui Tiankai a répété que la Chine gardait "la porte ouverte" pour une reprise des discussions entre les deux pays, dont le dernier cycle en date a pris fin à Washington le 10 mai au moment où entrait en vigueur le relèvement des droits de douane sur les importations chinoises décidé par Donald Trump.

Interrogé sur le revirement de Pékin dénoncé par le président américain, Cui Tiankai a livré un récit à l'opposé de celui de l'administration Trump, reprochant aux négociateurs américains d'avoir subitement fait marche arrière sur des engagements pris au cours de l'année écoulée. "Nous sommes toujours engagés à faire ce que nous avons convenu, c'est le camp américain qui a changé régulièrement d'avis", a-t-il dit.

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SYRIE-LES USA SOUPÇONNENT DAMAS D'UNE ATTAQUE CHIMIQUE

WASHINGTON - Les Etats-Unis disposent d'éléments suggérant que le gouvernement syrien a de nouveau eu recours à des armes chimiques dimanche dans le nord de la Syrie, a déclaré mardi le département d'Etat américain.

Dans un communiqué, il souligne que Washington et ses alliés réagiront "rapidement et de manière appropriée" si l'usage de telles armes est avéré.

Washington a mené des offensives aériennes en Syrie à deux reprises, en avril 2017 et en avril 2018, après avoir dit disposer de la preuve d'une attaque à l'arme chimique perpétrée par le gouvernement syrien.