Les Bourses européennes ont fini mercredi en nette hausse, profitant des nouveaux records inscrits à Wall Street et d'un regain d'optimisme sur la reprise économique.

À Paris, le CAC 40 a gagné 1,9% à 5.031,74 points. Le Footsie britannique a pris 1,35% et le Dax allemand a avancé de 2,07%.

L'indice EuroStoxx 50 a affiché un gain de 1,84%, le FTSEurofirst 300 de 1,58% et le Stoxx 600 de 1,66%.

Au moment de la clôture, le Dow Jones à Wall Street prenait 0,74% et le Standard & Poor's 500 0,63%. Le Nasdaq Composite cèdait 0,6% sur des prises de bénéfices après avoir gagné 0,9% à l'ouverture, au-dessus des 12.000 points pour la première fois de son histoire.

L'appétit pour les actifs risqués a bénéficié des derniers chiffres de l'activité dans le secteur manufacturier, singulièrement aux Etats-Unis où l'indice ISM a atteint en août son plus haut niveau depuis novembre 2018, alimentant l'optimisme sur la reprise de l'économie.

Ni la hausse nettement inférieure aux attentes des créations d'emplois dans le privé aux Etats-Unis (), ni le recul inattendu des ventes au détail en Allemagne en juillet () n'a eu de réelle d'incidence sur les marchés européens.

L'autorité européenne des marchés financiers (ESMA) a d'ailleurs prévenu que les marchés boursiers étaient exposés à des risques de corrections importantes après le rebond des derniers mois, déconnecté des fondamentaux économiques de la crise du coronavirus.

LES VALEURS

Tous les secteurs européens ont fini en hausse à commencer par le compartiment des biens de consommation non-contrainte (+2,46%).

A Paris, en tête du CAC 40, les groupes de luxe Kering et Hermès ont pris respectivement 5,33% et 3,18%.

Du côté du SBF 120, Eurazeo a bondi de 7,16% après une recommandation d'achat de Bank of America.

Pernod Ricard a avancé de 2,55% après des résultats annuels en ligne avec les attentes même si le groupe de vins et spiritueux s'attend à un environnement encore "volatil et incertain" pour son exercice 2020-2021.

Suez s'est adjugé 2,72% après l'évocation par Antoine Frérot, le PDG de Veolia (+3,09%), de la possibilité d'une offre publique d'achat en cas d'échec du projet de rachat des parts d'Engie (+1,38%) dans Suez. Contre la tendance, Vallourec a chuté de 9,72% après avoir dit vouloir élargir les discussions sur sa restructuration financière à l'ensemble de ses créanciers bancaires et obligataires.

CHANGES

Le dollar (+0,5%) est en hausse pour la deuxième séance de suite face un panier de devises internationales après la hausse de l'activité manufacturière aux Etats-Unis.

L'euro recule à 1,1837 dollar après avoir franchi mardi la barre de 1,20 pour la première fois depuis mai 2018.

"Les gains du billet vert résultent de données de production américaines étonnamment solides et aussi de l'impact des déclarations publiques faites par un membre du conseil des gouverneurs de la BCE, qui a exprimé des inquiétudes quant à la force de la monnaie unique et à son impact sur les actions européennes", a commenté Ricardo Evangelista chez ActivTrades.

Selon des propos rapportés par l'agence Bloomberg, l'économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a déclaré mardi soir lors d'une conférence en ligne que "le taux de change euro-dollar est important".

Toutefois, pour Ricardo Evangelista, "la conjoncture actuelle implique toujours une faiblesse du dollar et la dynamique actuelle ne devrait être qu'une correction à court terme".

La livre perd 0,61% contre le billet vert, des responsables de la Banque d'Angleterre ayant averti mercredi que l'économie britannique pourrait subir plus de dégâts que ce que la banque centrale a annoncé le mois dernier.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu près de six points de base à -0,472%, l'attention restant focalisée sur concentrée sur la première baisse du taux d'inflation dans la zone euro depuis plus de quatre ans.

Son équivalent américain cède plus de deux points à 0,6477%, un plus bas depuis le 24 août.

PÉTROLE

Le marché pétrolier s'est retourné à la baisse en réaction à la baisse de demande d'essence aux Etats-Unis la semaine dernière, selon les chiffres de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

Le Brent perd 2,22% à 44,57 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) lâche 2,57% à 41,66 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Nicolas Delame)

par Laetitia Volga