par Kate Abnett

BRUXELLES, 6 juillet (Reuters) - Le Parlement européen doit se prononcer mercredi sur le classement du gaz et du nucléaire comme énergies vertes, une classification qui a mis au jour les désaccords profonds opposant les pays de l'Union européenne sur la manière de combattre le changement climatique.

Le Parlement décidera s'il oppose son veto au projet de "taxonomie verte" - la liste des activités pouvant bénéficier d'investissements considérés comme respectueux de l'environnement - présentée en décembre dernier par la Commission européenne.

Les responsables européens s'attendent à ce que le vote, qui se tiendra à la mi-journée, soit serré. Au total, 353 députés, soit un peu plus de la moitié des 705 membres du Parlement européen, sont nécessaires pour opposer un veto.

Le plus grand groupe parlementaire de l'hémicycle, le Parti populaire européen (PPE), a confirmé mardi en fin de journée que 107 de ses députés prévoient de soutenir la proposition sur la taxonomie verte, contre 31 qui veulent la bloquer. Les Verts et les socialistes s'y opposent, tandis que les membres du groupe Renew Europe, auquel est affilié le parti d'Emmanuel Macron, y sont largement favorables.

L'UE souhaite, grâce à cette "taxonomie verte", déterminer quels investissements sont réellement respectueux de l'environnement, et s'assurer que tout produit financier se disant "écologique" respecte des normes strictes.

"Il n'y aura pas d'écoblanchiment", a déclaré mardi la commissaire européenne aux services financiers, Mairead McGuinness.

Les débats concernant le gaz et le nucléaire ont divisé les parlementaires, alors que l'Europe souhaite atteindre ses objectifs climatiques, tout en sortant de sa dépendance au gaz russe.

L'énergie nucléaire ne dégage aucune émission de CO2, mais produit des déchets radioactifs. Le gaz est une énergie fossile qui émet des gaz à effet de serre, mais il est perçu par certains pays du bloc comme une alternative au charbon, plus polluant. (Reportage Kate Abnett; version française Camille Raynaud et Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)