13 mars (Reuters) - Les négociateurs de l'Ukraine et de la Russie ont livré dimanche leurs commentaires les plus optimistes à ce jour quant à l'évolution des pourparlers entre leurs deux pays, évoquant la possibilité de parvenir à des résultats positifs d'ici quelques jours.

De son côté, Wendy Sherman, secrétaire d'Etat adjointe des Etats-Unis, a déclaré que la Russie manifestait des signes d'une volonté de s'engager dans des discussions constructives pour trouver une issue au conflit déclenché par son offensive militaire en Ukraine, lancée le 24 février.

Ces différentes déclarations contrastent avec les propos tenus dimanche par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, selon lequel les discussions sur un cessez-le-feu "n'avancent pas".

L'Ukraine se dit prête à négocier mais pas à capituler ni à accepter des ultimatums de la part de la Russie.

"Nous ne céderons rien par principe sur aucune position. La Russie comprend cela désormais. La Russie commence déjà à discuter de manière constructive", a dit le négociateur ukrainien et conseiller présidentiel Mikhaïlo Podoliak dans une vidéo diffusée en ligne.

"Je pense que nous parviendrons à des résultats littéralement d'ici quelques jours", a-t-il ajouté.

Un membre de la délégation russe, Leonid Sloutski, cité dimanche par l'agence de presse RIA, a pour sa part fait état de "progrès importants" dans les discussions et a jugé possible de parvenir bientôt à une "position conjointe".

"De mon point de vue, ces progrès pourraient se développer dans les prochains jours en une position conjointe des deux délégations, en documents à signer", a dit Leonid Sloutski.

Aucun des deux négociateurs, dont les déclarations ont été diffusées quasi simultanément, n'a fourni d'indications sur l'étendue d'un éventuel accord.

Dans un message sur Twitter, Mikhaïlo Podoliak a déclaré que la Russie écoutait attentivement les propositions ukrainiennes. "Nos exigences sont la fin de la guerre et le retrait des troupes (russes) (...) Il y a un dialogue", a-t-il écrit.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré lundi que la Russie était prête à mettre fin à ses opérations militaires "à la seconde" si l'Ukraine respectait un ensemble de conditions.

Moscou réclame notamment que l'Ukraine reconnaisse la Crimée comme un territoire russe et les républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk comme des Etats indépendants.

Le président ukrainien Volodimir Zelenski a déclaré la semaine dernière sur ABC que son pays était prêt à rechercher un compromis sur ces territoires, sans toutefois capituler.

Trois séances de négociations ont eu lieu entre représentants ukrainiens et russes en Biélorussie, la dernière lundi. Elles ont essentiellement porté sur des questions humanitaires et ont abouti à l'ouverture partielle de couloirs pour l'évacuation de civils des zones de combat.

Le président russe Vladimir Poutine a fait état vendredi d'"inflexions positives" dans ces discussions, sans plus de détails. Le Kremlin a fait savoir samedi qu'elles se poursuivaient par liaison vidéo. (Reportage Natalia Zinets, Alessandra Prentice, Mark Trevelyan, Richard Cowan, Sarah N. Lynch, Catherine Belton et David Ljunggren, version française Bertrand Boucey)