Moscou (awp/afp) - La Bourse russe et le rouble chutaient lundi sous le coup de l'escalade des tensions concernant l'Ukraine pendant le week-end, l'Occident accusant la Russie de vouloir envahir son voisin, ce que Moscou dément.

Dans la matinée, l'indice principal de la Bourse de Moscou, le RTS (libellé en dollars), a plongé de 5% et continuait de s'enfoncer à la mi-journée. En tout, il a baissé de plus de 12% depuis le début de l'année.

Le rouble a pour sa part brusquement baissé face à la devise européenne, dépassant les 88 roubles pour un euro à l'ouverture, avant de s'établir autour de 86,5 roubles au gré de nombreuses fluctuations en milieu de matinée.

Face à la devise américaine, le rouble a également commencé la journée par frôler les 78 roubles pour un dollar, avant de s'établir autour de 76,5 roubles.

Fin janvier, la devise russe avait passé la barre symbolique de 80 roubles pour un dollar, une première depuis novembre 2020, l'euro dépassant lui les 90 roubles.

La banque centrale russe était intervenue en suspendant l'achat de devises étrangères pour tenter de limiter les pertes.

Signe de l'inquiétude, le rouble et la Bourse souffrent alors même que le prix de pétrole est élevé, dépassant les 95 dollars le baril de Brent et 92 dollars le baril d'"Oural" (le pétrole russe) , ce qui donne habituellement le cap pour la monnaie et les actions russes.

Depuis 2014 et l'imposition des première sanctions occidentales, la Russie s'est efforcée de bâtir une "forteresse" financière afin de s'immuniser contre les influences extérieures, en partie avec succès.

Reste que la dévaluation du rouble pèse lourd pour une population aux revenus déjà grignotés par une forte inflation.

En Ukraine aussi, le risque d'une invasion russe prochaine n'a pas entraîné de conséquences aussi catastrophiques qu'au moment de la crise de 2014 lorsque Moscou avait annexé la péninsule de Crimée.

Mais la situation pèse lourd sur les prévisions de croissance et sur la monnaie (la hryvnia), qui a atteint son plus bas niveau en quatre ans, plombée par les fuites de capitaux, poussant la Banque centrale à dépenser plus d'un milliard de dollars pour tenter de la maintenir à flot.

De quoi nourrir l'inflation et plomber le pouvoir d'achat dans l'un des pays les plus pauvres d'Europe.

afp/fr