PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en baisse jeudi et Wall Street était dans le rouge à l'approche de la mi-séance après la mauvaise surprise des inscriptions au chômage et la persistance des craintes inflationnistes.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,65% à 5.728,33 points. Le Footsie britannique a lâché 1,4% et le Dax allemand a abandonné 0,16%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,51%, le FTSEurofirst 300 de 0,77% et le Stoxx 600 de 0,82%.

Les attentes d'une reprise post-pandémique, avec les vaccinations contre le coronavirus et l'assurance de soutien budgétaire et fiscal soutenu, ont dopé les actions depuis le début d'année mais aussi ravivé les inquiétudes concernant une remontée brutale de l'inflation.

Le compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, publié mercredi, a révélé que ses responsables entendaient maintenir une politique monétaire accommodante face à un marché de l'emploi en difficulté et qu'ils s'attendaient à une accélération seulement provisoire de l'inflation.

Mais cela ne suffit à rassurer les marchés d'autant que le département du Travail a annoncé que la hausse des prix à l'importation observée aux Etats-Unis en janvier a été la plus importante depuis mars 2012 (+1,4% contre +1,0% attendu), dopée par l'augmentation des prix de l'énergie et la faiblesse du dollar, ce qui renforce la perspective d'une accélération de l'inflation dans les mois à venir.

Les prix à l'exportation ont augmenté de 2,3% le mois dernier, plus forte progression depuis octobre 2018 après une hausse de 0,4% en décembre.

Toujours outre-Atlantique, les inscriptions au chômage ont enregistré une hausse inattendue la semaine dernière, à 861,000, augmentant le risque d'un deuxième mois consécutif de faible croissance du marché de l'emploi malgré la diminution des nouveaux cas de COVID-19.

VALEURS

De nombreux résultats ont animé la séance en Europe et en particulier à Paris où Atos a accusé la plus forte baisse du CAC 40 avec un recul de 6,30% après avoir fait état d'une baisse plus importante qu'attendu de sa marge opérationnelle annuelle.

Son concurrent Capgemini, à l'inverse, a gagné 1,77% après avoir annoncé des résultats supérieurs aux prévisions.

Le groupe de grande distribution Carrefour a fini en baisse (-0,61%) après avoir pris jusqu'à 3,5% en réaction à une croissance en 2020 sans précédent depuis deux décennies, une amélioration de sa rentabilité et la présentation de nouveaux objectifs financiers.

Orange, Airbus, EDF et Klepierre ont perdu de 2,61% à 3,03% après leurs résultats.

Ailleurs en Europe, Barclays a cédé 4,44% pénalisé par des prévisions trop peu détaillées, Daimler a avancé de 2,22% après avoir dit prévoir une amélioration significative de ses résultats en 2021 et Volkswagen a pris 4,64% après des informations sur une éventuelle entrée en Bourse de sa filiale Porsche AG. À WALL STREET

Au moment de la clôture européenne, les principaux indices new -yorkais perdaient de 0,8% à 1,1%.

Aux valeurs, le numéro un mondial de la distribution Walmart chutait de 5,5%, la plus forte baisse du Dow Jones, après avoir publié un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes et des prévisions jugées décevantes.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans recule à 1,2838% après le plus haut d'un an inscrit la veille à 1,333% et son équivalent allemand a fini en hausse, à -0,34%. Le dollar recule de 0,31% face à un panier de devises de référence, permettant à l'euro de gagner du terrain, autour de 1,2076.

Les dirigeants de la BCE ont exprimé leur préoccupation face à l'appréciation de l'euro lors de leur réunion de janvier mais n'ont pas semblé inquiets de la hausse des rendements des emprunts d'Etat, montre le compte rendu publié jeudi.

La livre sterling a atteint son plus haut niveau depuis mars contre l'euro, dopée par la perspective d'une reprise économique plus rapide en Grande-Bretagne grâce à la bonne marche de la campagne de vaccinations.

PÉTROLE

Les cours pétroliers se stabilisent après avoir profité des craintes que la vague de froid exceptionnelle qui frappe notamment le Texas continue de perturber la production de brut pendant des jours voire des semaines.

Le marché a été brièvement soutenu par l'annonce par l'Energy Information Administration (EIA) d'une chute la semaine dernière des stocks de brut aux Etats-Unis à leur plus bas niveau depuis mars.

Le Brent évolue à 64,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 61,14 dollars.

MÉTAUX

Le cours du cuivre à Londres a fait un bond pour atteindre son plus haut niveau depuis près de neuf ans grâce à l'amélioration des perspectives de la demande mondiale.

"Aucune nouvelle donnée n'est disponible pour étayer la hausse prononcée des prix des métaux, en particulier depuis ces dernières semaines", ont déclaré les analystes de Commerzbank. "Les prix sont tirés dans une large mesure par la spéculation et la hausse commence à paraître excessive".

Le contrat à échéance trois mois du cuivre sur le London Metal Exchange a atteint un pic depuis avril 2012 à 8,633 dollars la tonne. Celui de l'aluminium est monté à un plus haut depuis octobre 2018 et celui du nickel à un pic depuis septembre 2014.

(édité par)

par Laetitia Volga