(Actualisé avec déclarations supplémentaires, contexte)

PARIS, 31 mai (Reuters) - La décision américaine d'instaurer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés aux Etats-Unis en provenance de l'Union européenne à compter du 1er juin est une "erreur" et est "illégale", a déclaré Emmanuel Macron jeudi soir.

"Je déplore la décision américaine de confirmer des tarifs sur l'acier et l'aluminium", a dit le chef de l'Etat français à des journalistes à l'Elysée, précisant qu'il s'entretiendrait dans la soirée au téléphone avec son homologue américain, Donald Trump.

"Il est évident que nous ne pouvons rester inactifs, cette décision américaine ferme la possibilité d'ouvrir d'autres discussions pro-actives et positives" sur d'autres sujets", a-t-il poursuivi.

"Je souhaite que la Commission (européenne) puisse dans les prochaines semaines d'une part apporter les réponses qui conviennent dans le cadre du droit international, porter les démarches qui conviennent auprès de l'OMC et que les Etats-Unis. reviennent à une position plus conforme à l'attitude qui devrait être la leur entre alliés", a-t-il souligné.

Leur "décision n'est pas conforme au droit commercial international auquel et les Etats-Unis et la France et l'Europe ont souscrit, donc elle est illégale, c'est pour ça que, comme elle est illégale, nous allons porter les recours et apporter des réponses", a-t-il ajouté.

"C'est une erreur à plusieurs égards, elle répond à des déséquilibres mondiaux internationaux qui existent de la pire des manières, en fragmentant et en faisant du nationalisme économique et commercial", a-t-il dit, et "le nationalisme économique mène à la guerre".

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi l'instauration de droits de douane de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium importés aux Etats-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique à compter du 1er juin.

Cette décision met fin à deux mois d'exemptions accordées à ces trois partenaires de Washington par le président Donald Trump afin d'encourager des discussions plus générales sur les échanges commerciaux et relance les craintes d'une guerre commerciale.

A quelques jours du G7 au Canada, Emmanuel Macron a estimé qu'il faudrait "aborder ces sujets avec beaucoup de franchise" lors de ce sommet qui se tient cette année dans un contexte de vives tensions diplomatiques et commerciales.

"La question qui est posée c'est de savoir comment nous voulons construire cette relation entre économies développées", a-t-il déclaré au lendemain d'un discours à l'OCDE au cours duquel il a appelé à une négociation rapide sur la réforme de l'OMC.

"Si aujourd'hui le choix de certains est de casser ce front, de ne plus avoir d'approche coopérative, il ne faut pas refuser de le regarder, ne pas essayer de faire un G7 comme si de rien n'était", a-t-il ajouté. "Il faut parler d'Iran, il faut parler de commerce, il faut parler de coopération économique, de climat et il faut poser les responsabilités devant chacun". (Marine Pennetier, édité par Elizabeth Pineau)