par David Morgan et Amanda Becker

WASHINGTON, 20 décembre (Reuters) - La Chambre américaine des représentants a définitivement adopté mercredi la réforme de la fiscalité voulue par Donald Trump, offrant au président américain son premier succès législatif majeur depuis son arrivée à la Maison blanche.

Au terme d'un vote purement technique, le deuxième en deux jours, la chambre basse du Congrès a approuvé le texte par 224 voix contre 201. Auparavant, le Sénat l'avait soutenu par 51 voix contre 48.

Cette réforme est la plus importante votée aux Etats-Unis depuis la refonte du code des impôts sous la présidence de Ronald Reagan en 1986.

Elle prévoit notamment 1.500 milliards de dollars de baisse des prélèvements obligatoires qui vont en priorité bénéficier aux plus fortunés bien que Donald Trump affirme que cela profitera à tous les ménages américains.

"Aujourd'hui les républicains paradent car ils ont réussi à piller la classe moyenne américaine au profit des puissants et des favorisés", a commenté Nancy Pelosi, chef de file des démocrates à la Chambre des représentants.

Le président américain a affirmé pour sa part que cette réforme allait être un carburant pour l'économie américaine.

"En réduisant les impôts et en réparant un système en panne nous allons verser du combustible de fusée dans le moteur de notre économie", a-t-il dit dans un communiqué après le vote.

Lors d'une réunion de son gouvernement avant le vote à la chambre, Trump avait expliqué à ses ministres que la mesure essentielle de son plan était la réduction de l'impôt sur les sociétés qui passe de 35% à 21%.

"Nous rendons sa grandeur à l'Amérique", a lancé, plus tard dans la journée, le président américain lors d'une réception pour fêter cette victoire politique avec les parlementaires à la Maison blanche mercredi après-midi.

"Au fond, cela signifie quoi ? Cela signifie des emplois, des emplois et des emplois", a-t-il ajouté.

Donald Trump ne devrait pourtant pas ratifier la loi immédiatement dans la journée. La date de la ratification reste un objet de spéculation.

Selon Gary Cohn, conseiller économique de la Maison blanche, elle dépend de la possibilité de déroger aux réductions automatiques de dépenses prévues par la loi. Si cela est le cas, le texte devrait être ratifié avant la fin de l'année.

L'administration attend que cette dérogation soit incluse dans une résolution du Congrès sur les dépenses qui pourrait être adoptée cette semaine, a déclaré à la presse un responsable de la présidence.

(Pierre Sérisier pour le service français)