Selon des sources du secteur, Gatwick pourrait atteindre une valeur de deux à trois milliards de livres sterling (2,5 à 3,75 milliards d'euros).

Des analystes de Collins Stewart estiment cependant que la valeur des actifs de Gatwick, en fonction des calculs des autorités réglementaires, se situe juste au-dessus de 1,5 milliard de sterling.

"Nous avons décidé d'entamer immédiatement le processus de cession de l'aéroport de Gatwick", a dit à des journalistes Colin Matthews, directeur général de BAA, lors d'un déplacement à Toronto.

BAA a précisé qu'il voulait conserver le reste de son portefeuille. Sa décision de mettre en vente Gatwick a été dictée à BAA par les autorités britanniques de la concurrence.

Un porte-parole de BAA a indiqué que le processus de cession de Gatwick en était à son tout début et qu'il fallait encore désigner des conseils et évaluer les manifestations d'intérêt déjà reçues.

Virgin Atlantic s'est dit intéressé par une éventuelle offre dans le cadre d'un consortium.

Le groupe allemand de BTP Hochtief a déclaré qu'il "envisageait une implication" éventuelle dans le processus de vente.

Fraport a fait savoir qu'il restait intéressé par les aéroports londoniens.

Un porte-parole de Manchester Airports Group a déclaré que sa société examinerait la possibilité d'une offre si elle permettait de créer de la valeur pour l'actionnaire.

De source industrielle, on a indiqué à Reuters qu'il était "logique" que Global Infrastructure Partners (GIP), le consortium qui détient London City Airport, examine aussi la question.

Quant à Changi Airports International, propriété de Singapour, il avait dans le passé exprimé son intérêt pour Gatwick. Aucun commentaire n'a cependant pu être obtenu auprès de lui dans l'immédiat.

Des porte-parole d'Aéroports de Paris et Vinci se sont refusé à tout commentaire dans l'immédiat.

La Commission britannique de la concurrence, le mois dernier, a rendu un rapport d'étape dans lequel elle se prononce pour la vente de trois des sept aéroports de BAA au Royaume-Uni, à savoir deux dans l'agglomération de Londres - entre Heathrow, Gatwick et Stansted - et celui d'Edimbourg ou Glasgow, en Ecosse.

BAA est en désaccord avec l'analyse de la Commission et a fait savoir qu'il s'efforcerait de garder ses six autres aéroports après avoir cédé Gatwick.

L'opérateur a ajouté qu'un changement de propriétaire à Stansted pourrait entraver l'expansion de cet aéroport situé au nord de Londres. BAA veut construire une seconde piste à Gatwick pour désengorger le trafic aéroportuaire londonien, ce qui "reste un élément clé de la politique gouvernementale en matière de transport aérien", a souligné Matthews.

La Commission de la concurrence, dans un communiqué, a par la suite fait savoir qu'elle poursuivait l'examen de BAA et publierait son rapport définitif au début 2009 en prenant en compte toute action que l'opérateur aurait prise d'ici là.

Par ailleurs, également à Toronto, le directeur général de la division Ferrovial Airports, Inigo Meiras, s'est dit intéressé par la privatisation de l'autorité aéroportuaire espagnole Aena, dont l'Etat espagnol a décidé cet été de mettre en vente 30% du capital. Aena est évalué 30 milliards d'euros.

Meiras a également déclaré qu'il examinait aussi la possibilité d'acquérir d'autres aéroports en dehors du Royaume-Uni.