KYIV, 28 novembre (Reuters) - L'Ukraine et les pays baltes - Lettonie, Estonie et Lituanie - ont annoncé mardi que leurs ministres des Affaires étrangères boycotteraient la réunion de l'OSCE prévue en fin de semaine en Macédoine du Nord en raison de la participation annoncée de leur homologue russe Sergueï Lavrov.

Le chef de la diplomatie russe a déclaré qu'il se rendrait de jeudi à vendredi à Skopje si la Bulgarie lui ouvre son espace aérien, en affirmant que des ministres de pays occidentaux ont émis le souhait de s'entretenir avec lui.

La Russie n'a participé à aucune réunion des 57 pays de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

L'espace aérien bulgare est fermé aux avions russes dans le cadre des sanctions de l'Union européenne imposées à Moscou en réponse à cette invasion.

Sans attendre la décision de Sofia, l'Ukraine a fait savoir que son ministre des Affaires étrangères ne se rendrait pas en Macédoine du Nord.

"La délégation ukrainienne ne participera pas à la réunion de l'OSCE au niveau du ministre des Affaires étrangères", a écrit Oleh Nikolenko, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué publié sur Facebook.

Les trois pays baltes ont aussitôt emboîté le pas à Kyiv, jugeant dans un communiqué conjoint que la présence de Sergueï Lavrov à Skopje "ne fera qu'offrir à la Russie une nouvelle opportunité de propagande" et "risque de légitimer l'agresseur russe en tant que membre de notre communauté de nations libres, en banalisant les crimes atroces que la Russie a commis".

La Russie a fait preuve d'un "comportement obstructif" au sein de l'OSCE en l'empêchant de mener des activités en Ukraine et en bloquant la candidature de l'Estonie à la présidence de l'organisation pour 2024, ont ajouté les ministres baltes, dont les pays sont aussi membres de l'Union européenne et de l'Otan.

Dans son communiqué, le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères a aussi dénoncé le recours par Moscou "au chantage et aux menaces ouvertes" au sein de l'organisation, ainsi que la détention de trois représentants ukrainiens de l'OSCE pendant 500 jours.

"Dans de telles conditions, la présence d'une délégation russe à la réunion ministérielle pour la première fois depuis le début de l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine ne fera qu'aggraver la crise dans laquelle la Russie a entraîné l'OSCE", a déclaré Oleh Nikolenko. (Rédigé par Tom Balmforth et Max Hunder à Kyiv, Andrius Sytas à Vilnius ; version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)