Vendredi 15
juin
Le point hebdo de l'investisseur
intro Après un début de semaine hésitant, dans l'attente des décisions des banquiers centraux, les places européennes ont fortement repris des couleurs après l'annonce par la BCE d'une prolongation du programme de rachats d'actifs jusqu'en décembre et le maintien des taux au niveau actuel jusqu'à l'été 2019. La forte baisse de la monnaie unique a fortement contribué à cette embellie en Europe.
Indices

Les indices américains ont, en revanche, évolué à contre tendance, alors que la Réserve Fédérale a remonté ses taux de 25 points de base pour la seconde fois cette année, tablant désormais sur 2 resserrements monétaires supplémentaires en 2018 alors que le marché anticipait seulement 3 hausses de taux sur l’année. Des divergences s'observent sur les indices, à l'image du DOW JONES qui recule de 1.3% (à l’heure de la rédaction du point hebdomadaire) alors que le NASDAQ COMPOSITE se distingue très nettement, poursuivant sa course au record et enregistre une performance hebdomadaire de 1.2%.
 
En Europe, le CAC40 s’adjuge 1.3%, le DAX 2.2% et l’IBEX progresse de 2.2%.
 
En Asie, le Nikkei s’est adjugé 0.7%, grâce à la baisse du yen alors que le Chine cède 0.75%, sur fond de tensions commerciales avec les Etats-Unis, D. Trump ayant indiqué qu’il pourrait annoncer ce vendredi de nouvelles mesures douanières à l’encontre de l’Empire du Milieu. L'indice se maintient sur ses points bas (voir graphique). 

Indice Shanghaï Composite

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Fonds EUROPA ONE

Dans ce contexte, le Fonds Europa One a réalisé une excellente semaine, revenant sur ses sommets de performance et creusant l'écart par rapport à son benchmark, le Stoxx Europe 600 Net Return (voir graphique).
Au 07/06/2018, le fond a un peu plus de 45 millions d'euros d'encours sous gestion.

On notera les très bonnes performances sur 5 jours de Fevertree Drinks (+7.5%), JD Sports Fashion (+6.8%), mais aussi Kingspan Group (+4.8%), une société italienne.
La plus forte baisse revient à AT&S (-6.1%), qui reperd ainsi ses gains de la semaine dernière.

Le stock-picking devrait encore fonctionner dans les semaines à venir, en attendant les prochains résultats trimestriels cet été.



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Matières premières

Les marchés pétroliers se stabilisent en attendant la prochaine réunion de l'OPEP et ses partenaires, le 22 juin prochain. Les opérateurs restent sensibles aux déclarations des principaux pays producteurs, dont la Russie et l'Arabie Saoudite, concernant une augmentation de la production dès le mois de juillet. A ce titre, le cartel et ses partenaires pourraient décider de relancer leurs extractions pour compenser les moindres contributions du Venezuela et de l'Iran. Dans ce contexte, peu de mouvements sont à déclarer sur le Brent, qui évolue à proximité des 75.5 USD le baril.

En dépit d'un relèvement des taux de la Fed, qui est censé rendre les métaux précieux moins attractifs, l'or se traite sous la barre des 1300 USD l'once tandis que l'argent reprend des couleurs à 17.15 USD (voir graphique).

Le compartiment des métaux industriels recule sur cette séquence hebdomadaire, les prises de bénéfices étant de vigueur après une forte appréciation du cours des métaux de base. A ce titre, le cuivre gagne pratiquement 1% à 7200 USD la tonne métrique.

Concernant les matières premières agricoles, le blé coté à Chicago perd du terrain malgré les risques de production persistant en Mer noire. Le boisseau lâche ainsi 4% à 502 cents.


Graphique de l'argent

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Marchés actions

Adyen

La récente introduction de la société hollandaise a fait le buzz sur le marché financier avec une envolée des cours lors du premier jour de cotation (+90 %). De quoi se rappeler les glorieuses heures de la bulle internet pendant laquelle la majorité des IPO se soldait par des gains exceptionnels dès leurs inscriptions à la corbeille.

Le spécialiste du traitements des paiements est passé en une journée de 7 à 14 milliards de capitalisation et ses prévisions pour 2018 restent attractives, avec une augmentation de son résultat bénéficiaire de plus de 40%.
Cette licorne, avant sa mise sur le marché, (nom donné aux Start up > 1 milliard de capitalisation) à la particularité de réaliser du B to B avec des noms de grande renommée. Ses clients se nomment Netflix, Facebook, Uber ou encore L'Oréal, que du qualitatif !!
Marché obligataire

Malgré les discours des banquiers centraux, confirmant la suite de la normalisation monétaire, les références à dix ans ont globalement connu une détente lors de la semaine écoulée.
L'Italie, qui reste sous les feux de l'actualité, voit son taux obligataire se détendre de 25 points de base à 2.57%. On retrouve le même scénario avec l'Espagne à 1.2% et le Portugal à 1.8%.
Ce repli général des rendements se vérifie également pour la France à 0.72% et l'Allemagne à 0.38%.
La partie longue de la courbe des taux évolue peu aux Etats-Unis avec un TBond à 2.91%.


Evolution des taux

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Evolution de devises émergentes mises en perspective avec la progression des rendements US (base 100 en mai 2017).
Marché des changes

La volatilité reprend ses droits sur la parité EUR/USD, pas étonnant pour une semaine où les banques centrales ont pu s'exprimer sur les étapes de la normalisation monétaire. La monnaie unique a cédé presque 300 points de base sur l'annonce de M.Draghi pour revenir au contact d'une zone pertinente des 1.154 USD. Le violent repli de l'euro se vérifie face aux devises majeures. l'EUR/JPY retombe sous les 128 yens, même constat face au franc suisse à 1.15 CHF.

La récente hausse des taux de la Fed dope le billet vert qui gagne du terrain aussi sur la monnaie japonaise à 110.6 JPY, face au dollar canadien (0.745 USD) et contre la Livre Sterling (1.325 USD).

Globalement, les devises des pays émergents subissent le contrecoup de la remontée des rendements américains et le peso argentin souffre à nouveau de la situation en passant sur les deux derniers mois de 20 à 28 pesos pour un dollar.
Statistiques économiques

Comme attendu, jeudi la BCE a maintenu ses taux directeurs inchangés et a annoncé le calendrier de sortie de son QE.
L'indice des prix à la consommation est sans surprise resté stable, à 1.9%.
Aux Etats-Unis, la FED a relevé son taux directeur, comme prévu, d'un quart de points (2.00%) et l'indice des prix à la consommation est ressorti à 0.2%. En revanche, l'indice des prix à la production s'est révélé supérieur aux attentes (0.5% vs. 0.3%). Les stocks de pétrole brut se sont repliés de 4.1 millions de barils (contre -1.4M de consensus) et les inscriptions au chômage, plus faibles qu'attendu, ont agréablement surpris. Enfin, le taux d'utilisation des capacités et la production industrielle (-0.1%) ont déçu.

Outre-Atlantique, seront publiés en première partie de semaine les permis de construire, les mises en chantier, les ventes de logements existants, ainsi que les stocks de pétrole brut. Le patron de la Fed s'exprimera également mercredi. Puis, la publication de l'indice manufacturier Philly Fed et des inscriptions hebdomadaires au chômage clôtureront la séquence hebdomadaire.
Les intentions des banquiers centraux satisfont le marché

Les banquiers centraux éclaircissent leurs stratégies de normalisation de politique monétaire. Le chemin vers la fin de l'argent facile est irrévocable et l'expertise de la communication de ces derniers permet aux marchés de maintenir le cap de la confiance.
D'un côté de l'Atlantique, les valeurs technologiques profitent d'une économie américaine dynamique, justifiant la remontée des taux, alors qu'en Europe, la BCE rassure les investisseurs, en précisant ses intentions de lente planification graduelle de ses mesures non-conventionnelles.

Le fort décalage de la monnaie unique, suite aux propos de M. Draghi, redonne de l'élan aux actions européennes. Ce mouvement pourrait constituer la base d'un scénario plus prononcé, d'ici l'été, de prolongement des avancées indicielles.