À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,57% à 4.960,8 points en début de séance. Le Dax abandonne 0,65% alors qu'à Londres le FTSE est quasiment stable, soutenu notamment par BP après ses résultats.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,51%, le FTSEurofirst 300 perd 0,26% et le Stoxx 600 recule de 0,37%.

La séance est chargée indicateurs macro-économiques. Parmi les statistiques qui sont déjà tombées, l'économie italienne a stagné au troisième trimestre faute d'impulsion de la demande intérieure et du commerce extérieur, selon les données provisoires du produit intérieur brut (PIB).

En France, la croissance a accéléré moins que prévu au troisième trimestre tandis que la consommation des ménages en biens a chuté en septembre sous l'impact de la baisse des achats d'automobile.

Autre statistique importante, le nombre de demandeurs d'emploi a baissé en octobre en Allemagne et l'emploi a atteint un niveau record, ce qui confirme la bonne santé de la première économie européenne.

Les investisseurs surveilleront également la première estimation du produit intérieur brut en zone euro à 10h00 GMT et celle de l'inflation allemande à 13h00 GMT.

VALEURS

En Bourse, les publications de résultats influencent la tendance dans plusieurs secteurs.

Le compartiment bancaire perd 0,92%, lésté par le repli du groupe BNP Paribas (-4,19%) dont les revenus du troisième trimestre ont reculé plus que prévu.

La banque française signe la plus forte baisse du CAC 40 et entraîne dans sa chute ses homologues Crédit agricole (-1,59%) et Société générale (-1,90%).

Parmi les plus fortes baisses sectorielles, la construction recule de 1,01%. Geberit, plus forte baisse du Stoxx 600 avec un recul de 8,75%, a lancé un avertissement sur son chiffre d'affaires annuel car le suisse anticipe une croissance légèrement plus faible du secteur du bâtiment.

Lufthansa chute de 7,91% à Francfort, la compagnie aérienne ayant publié des résultats inférieurs aux attentes et dit prévoir une augmentation de ses capacités cet hiver inférieure à celle de ses concurrents. En Europe, le secteur lié aux tranports perd 1,05%.

En hausse, Volkswagen s'adjuge 2,19% à la faveur d'un bénéfice meilleur que prévu au troisième trimestre.

A Londres, BP gagne plus de 4% après avoir fait état d'un profit trimestriel à un plus haut depuis cinq ans.

Le secteur des services à la collectivités (+0,11%) profite de la bonne publication trimestrielle de Suez, qui gagne 1,97% à la Bourse de Paris.

EN ASIE

Le Nikkei à Tokyo a terminé sur un gain de 1,45%, soutenu par des achats à bon compte et des annonces positives d'entreprises sur leurs prévisions annuelles de résultats.

Les places boursières chinoises étaient également orientées à la hausse après que les autorités chinoises de régulation ont annoncé des mesures de soutien au marché pour rassurer les investisseurs échaudés par le retour de la volatilité.

L'indice SSE de la Bourse de Shanghai a terminé en hausse de 1% et le CSI 300 de 1,1%.

Les investisseurs restent néanmoins inquiets face aux risques d'aggravation des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Le président Donald Trump a estimé lundi soir qu'il était possible de conclure un "grand accord" avec Pékin sur le commerce mais a prévenu que des milliards de dollars de droits de douane supplémentaires étaient prêts le cas échéant.

Les deux chefs d'Etat doivent se rencontrer en marge d'un sommet du G20 à Buenos Aires en novembre.

A WALL STREET

Dans le contexte de tensions commerciales, les trois indices de Wall Street ont terminé la séance de lundi dans le rouge: le Dow Jones a perdu 0,99%, le S&P 500 0,66% et le Nasdaq Composite 1,63%.

L'indice de volatilité Vix a atteint en séance son plus haut niveau depuis le 11 octobre avant de réduire ses gains.

"La probabilité que les actions mondiales conduisent à un marché baissier ("bear market") augmente", a déclaré Masanari Takada, chargé de la stratégie cross-assets chez Nomura Securities à Tokyo.

"Alors que certains investisseurs qui s'intéressent aux fondamentaux achètent la baisse des actions, d'autres acteurs continuent à vendre automatiquement en réponse à une volatilité accrue. Dans des moments comme celui-ci, les acheteurs peuvent facilement se laisser submerger par des nouvelles négatives sur les droits de douane et autres," ajoute-t-il.

Du côté des résultats, on attend Coca-Cola, General Electric et Pfizer en avant-Bourse.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'euro évolue quasiment à l'équilibre à 1,1372 dollar mais reste proche d'un plus bas de deux mois et demi, en réaction aux déclarations d'Angela Merkel qui a annoncé lundi que son mandat actuel à la tête du gouvernement allemand serait le dernier et qu'elle renonçait à se représenter en décembre à la présidence de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), un poste qu'elle occupe depuis dix-huit ans.

L'euro est également fragilisé depuis plusieurs semaines par l'impasse politique entre Bruxelles et Rome sur le budget prévisionnel de l'exécutif italien et les négociations sur le Brexit.

"Le principal danger pour l'euro est que la coalition en Allemagne s'effondre avant 2019. Cela, combiné à des nouvelles négatives en provenance d'Italie, pourrait conduire à une parfaite tempête", a déclaré Ray Attrill, responsable de la stratégie changes chez NAB.

Le dollar, lui, prend environ 0,2% face à un panier de devises de référence.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à 10 ans évolue en hausse à 3,1114%.

En Europe, le 10 ans allemand gagne plus de deux points de base à 0,387% alors que le taux d'inflation est attendu à 2,3% en octobre dans le pays, ce qui selon DZ Bank serait son niveau le plus élevé en sept ans.

Le rendement italien de même échéance monte à 3,387% avant une adjudication d'obligations à 5 et 10 ans.

PÉTROLE

Les cours du brut sont repartis à la baisse à la perspective d'une intensification du différend commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule sous la barre des 67 dollars le baril et le Brent abandonne 0,41% à 77,02 dollars.

(avec Tomo Uetake à Tokyo et Vatsal Srivastava à Singapour, édité par Véronique Tison)

par Laetitia Volga